dimanche 2 novembre 2008

jaspoker devient http://blogs.poker-academie.com/attract/

Pour plus d'interaction avec l'équipe de Poker Académie, les nouveaux posts d'Attract seront visibles sur :

samedi 1 novembre 2008

Un septembre apollinien contre un octobre dionysiaque : reflexion sur l'expérience (par Attract)

Octobre, -4205 $. Mon premier mois négatif depuis mars. Ma montée en NL200 (20 septembre) a commencé sur un mauvais tempo. 60 000 mains de bad run (30K mains en NL200 et 30K en NL100).
Cela arrive. (Cf. les deux post précédents)

Ma vision du poker a changé. Après cette épreuve nouvelle, mon expérience est décuplée. Pendant ce run, le doute, la perte de confiance, la baisse de moral et la crispation sont apparus. Pendant cette épreuve, j'ai travaillé "mon souffle". Je sors plus fort et plus endurant de ce combat perdu. J'y vois plus clair aujourd'hui. Par le passé, mon dévouement constant pour la théorie me rendait à moitié "aveugle" (j'ai été pendant 3 ans formé, voir "déformé", à la logique mathématique, discipline qui me passionnait; celle-ci est, si l'on puis dire, "la théorie de la théorie mathématique"...).

Mais ce que je vois aujourd'hui, c'est que (Jerémie, je le reconnais aujourd'hui) :
  • L'expérience dépasse la théorie
La théorie ne donne que la technique, l'expérience donne tout : la technique, la force et l'endurance.

Aujourd'hui j'ai plus d'expérience que de technique. Mon jeu est plus souple et ma vision du poker plus grande.
  • Il faut apprendre à perdre la moitié de son bankroll et repartir plus fort. Et cela est 10 fois plus dur qu'apprendre la technique.
"Au début des années 2000, alors que j'étais très jeune, j'ai eu l'opportunité de pratiquer de manière intense dans un cercle de jeux parisien.
[...]
Au delà des sommes, j'y ai gagné force et endurance. Depuis, j'ai perdu cent fois mon argent, et cent une fois je suis revenu de l'enfer."
Antony Lellouche in http://fr.pokernews.com/news/2008/4/antony-lellouche-interview-poker.htm

"Cent une fois je suis revenu de l'enfer"... L'expérience parle. La théorie reste muette et écoute.

LE POKER EST UN SPORT.
LA TECHNIQUE REPRESENTE 20%, LA FORCE ET L'ENDURANCE 40%, LA CHANCE LE RESTE.

Septembre et octobre :

-38 buyins en 60K mains (-17 en NL200 et -21 en NL100) !

Un remède pour endurer ?
Aucun... Si ce n'est :
  1. Avoir les nerfs solides
  2. Respecter des règles strictes de gestion de bankroll (50 buyins + descendre de limites à -20 buyins perdus)
  3. Croire en soi et savoir que l'on bat la limite que l'on joue
  4. Savoir que "luck is a bitch sometimes" et minimiser le tilt en visant toujours son A-game
  5. Se souvenir de la phrase d'Antony "Cent une fois je suis revenu de l'enfer" !
De retour en NL100 pour un temps, on entamme ce premier jour de novembre par une session de +6 buyins. ;-)

mardi 28 octobre 2008

Simulation de variance sur 3 ans - sous Excel (par Attract)

Avec l'outil présenté dans le post précédent, on a généré un après l'autre (sans séléctionner certains) 12 graphes de 200K mains (200K mains représente environ 3 mois à 2000 mains/jour), soit 3 ans de jeu, avec un winrate de 2.5 ptbb (NL100+) et une standard deviation de 35 (full ring). L'axe des ordonnées représente les buy-ins (BI) et l'axe des abcisses les mains/100.

On observe sur les 3 ans de jeu (les graphs représentent les gains nets hors rakeback) :
  1. des séries de 3 mois de 25 à 125 BI, en moyenne 80 BI
  2. 9 mois négatifs ou even (sur les 36 mois, soit 1/4) dont de gros breakeven de 2 mois
  3. certains gros rushs qui s'étalent sur 3/4 mois
  4. pas mal de down -20 caves dont 2 downs violent de -35 caves qui s'étalent de 30K à 60K mains

La vérité sur la variance : calculs et simulations (par Attract)

En parcourant les forums français, http://www.poker-academie.com/forum/ , http://www.poker-academie.com/forum et américains http://archives1.twoplustwo.com/, j'ai compris que ce que les phénomènes de variance que subi un joueur de poker dépendent de plusieurs paramètres qui sont :
  1. le nombre de joueurs à la table
  2. le winrate
  3. la standard deviation (SD) (= écart-type)
Les DOWNSWINGS qui se mesurent en nombre de buyins (BI) sont des conséquences directes du hasard d'une dispersion de valeurs (dispersion qui obéit néammoins à des lois statistiques). L'écart-type est une mesure servant à caractériser la dispersion d'une séries de valeurs :
  1. la variance est la moyenne des carrés des écarts à la moyenne
  2. l'écart-type est la racine carrée de la variance
A propos de l'écart-type ou standard deviation :

Standard deviation varies a bit from person to person, depending on the playing style and the number of players at the table. Here are typical SD values in BB/100 (courtesy Casper...) :
  • weaktight players are ~<30,>
  • TAGs are anywhere from 30-60 depending on their game
  • brilliant SH NLHE player is like 50
  • brilliant fullring NLHE is 30-40
  • a true good lag can have a sd over 50 in fullring NLHE, and over 60 in sh NLHE
So you can see the fullring players usually have a lower standard deviation than the shorthanded players, hence have lower swings and lower bankroll requirements. That's why it's generally recommended to have a bigger bankroll for 6-max games than for fullring.

Le winrate d'un joueur est le nombre de Big Bets (BB) (1 BB = 2 big blinds) gagnés en moyenne toutes les 100 mains (win = BB/100). Un joueur gagnant a un winrate compris entre 1 et 10 (de 2 à 5 en moyenne à partir des middles stakes NL100+).

En fonction du winrate et de la standard deviation, on peut simuler des graphs de gains en générants des séries aléatoires de swings de BI calculés en fonction du winrate, de la SD et de fines lois mathématiques décrivant le comportement des variations au poker :

Go to http://pokerfilz.50megs.com and click on the variance demo link.

En indiquant un winrate de 2.5 et un SD de 35, ce qui correspond à mon jeu de full ring en NL100, on constatera, en appuyant sur F9 pour générer un new graph, les innombrables différences de graphs possibles sur 100K mains et les swings naturels (swings de +/-35 BI possibles).

Le concept de long terme qui "tend à effacer" les effets de la chance est de loin au delà des 100K mains : il n'a de sens qu'aux millions de mains.


(95% confidence:
For SD = 60 bb/100, N =~ 5.5 million hands.
For SD = 40 bb/100, N =~ 2.5 million hands.

99% confidence:
For SD = 60 bb/100, N =~ 9.6 million hands.
For SD = 40 bb/100, N =~ 4.3 million hands.

So as you can see, it takes a ridiculous amount of time to achieve 0.5 bb/100 accuracy. The bottom line is short term results are mostly meaningless. Even long term, comparing your 9BB/100 to someone else's 7BB/100 and bragging about how much you pwnzor him isn't very meaningful. Don't bother trying to pinpoint your winrate with 0.1BB/100 or even 0.5BB/100 accuracy, it's completely futile, even more so considering you will (hopefully) improve during the course of your play. Never forget that even if you are playing much better than your opponents, it will still be very likely for you to drop 1, 2, 5, 10, 15 buyins without even tilting. And you'll probably have an even worse downsing at some point assuming you play enough (one extremely good player on this site had a 40 buyins downsing once for example). Just the inherent luck factor in the game of poker.)


vendredi 24 octobre 2008

Je le traverse... Qui ? Une rareté qui te donne la nausée (par Attract)

"Le long terme, plus on s'en rapproche plus il s'éloigne", c'est le titre de ce post de Johny de la team winamax http://www.clubpoker.net/forum-poker/Le-long-terme-s-en-rapproche-il-s-eloigne-t52355.html&st=20&start=20 .
Je le cite :
"Le long terme, plus on s'en rapproche plus il s'éloigne. C'est souvent l'impression qu'on peut avoir. Mathématiquement, plus on joue de mains, plus la chance est sensée s'équilibrer. Mais en meme temps, plus on joue de mains et plus on a de chance de rencontrer des bad runs/good runs de plus en plus violents pendant une période donnée...
Sur 70,000 mains en 25/50 (NL5000), sur les 950 all ins, 120k me revenaient en moyenne en equity; bilan je perds 30k.
[...]
Au final je perds donc 300k sur 100k mains (et 1900 coups à tapis) par rapport à ce que j'aurais du gagner "en moyenne". Et évidemment ca suffit à me faire perdre des vrais $, 300k sklansky bucks perdus ca représente beaucoup par rapport à ce qu'on peut espérer gagner sur ces tables.
Tout ca pour essayer de mieux se rendre compte de ce qu'on appelle le long terme...
Sur 100k mains (pour l'instant, mais j'écris aussi ce post pour que les dieux du poker le lisent et intercèdent en ma faveur pour que ca s'arrete SVP) je perds une tonne (pour simplifier), 225 BB/100 all ins.
Maintenant beaucoup savent déjà qu'il est possible de run bad sur 100k mains, mais je trouve que de voir les graphs, malheureusement pour mon moral, ca donne l'impression que si la courbe n'a jamais vraiment eu l'intention de remonter en 100k mains, pourquoi le ferait-elle maintenant ? (message subliminal aux dieux du poker : je ferai un sacrifice balla si elle se met par hasard à remonter). Donc qu'on est plus à la merci de la variance que beaucoup pourraient le penser.
100k mains en live ca représenterait par exemple 10 ans de poker au rythme de 8 heures par semaine (en comptant 25mains/h). "

NO COMMENT.

Autre expérience, celle de ChriStyle56. Lire http://www.poker-academie.com/forum/rubrique-a-brac/un-bad-run-c-est-quoi-lol-9.html.
Je le cite :
"Bonjour la communauté, j'avais dis que j prendrai un moment pour poster mes horreurs de mars/avril, pour ceux qui auraient oublié ce à quoi ressemblait un bad run, car il semblerait qu y'en ait qui ont oublié ; ) aux vues€ des ces sublimes courbes ascendantes postées!!! Profitez-en bien et quand vous en aurez marre de prendre des bads, jetez un oeil à ma courbe, ça pourrait peut etre vous remonter le moral lol
Ci-joint vous trouverez donc ma courbe de gains ou plutôt de pertes sur près de 100K mains en NL200 et oui bad runner si lgtps ça existe malheureusement et votre heure viendra lol même si je ne vous le souhaite vraiment pas...!

(la courbe montre -45 buyins en 80K mains de NL200)

Et svp, pas de whoau et on ne rigole pas! C'était vraiment pas drôle lol quoiqu'en y repensant c'était très formateur et ça fait vraiment progresser psychologiquement car sur les premiers mois de poker on apprends les bases : selection des mains, position... ça demande beaucoup d'efforts et de discipline et particulièrement sur les petites limites, alors chaque bad est ressenti comme une injustice la + complète et bad après bad on finit par oublier que c'est cette variance qui fait la beauté de ce jeu et qui fait penser au commun des mortels qu'il peut gagner et heureusement que cette illusion est bien réelle pour nous : joueur gagnant ; )
N'oublions jamais que les pires bads que l'on prend sont notre source de revenu sur le long terme, je sais c'est dur mais c'est un fait.
[...]
Sisi c'est bel et bien un bad run, et ceux de la communauté qui me connaissent bien pourront vous dire que je suis un joueur gagnant et qu'il s'agit en effet d'un bad run énorme comme il en arrive une fois par an ou tous les 2 ans ! Et oui si tu raisonnes sur du très long terme, des downswings de ce type peuvent arriver, tu l'apprendras à tes dépends un jour ou l'autre, tu verras! Demande à RAISED (spéciale dédicasse à Raised qui l'a bien traversé également et qui s'est refait une santé depuis bien heureusement, lui aussi doutait également que de telles horreurs puissent arriver aussi lgtps!)
[...]
Après bien évidemment qu'il y a 1 pourcentage des pertes à attribuer au "tilt" même si j n'ai véritablement jamais jeter les caves, les bads répétés font que ça altère tes facultés d'analyse, d'imagination... et donc tu perds plus que tu ne devrai : ms très objectivement, ça n represente pas + de 20/25% grand max de mes pertes sur ces 2 mois!
Pour répondre à Philippe effectivement, j'ai repris une courbe ascendante puisqu'en ami j'ai fais + 3500 $ et en ce mois de juin j'en suis déjà à + 6 000 $ donc tout va mieux pour moi..."

NO COMMENT.

Ce que je vis maintenant :
La même histoire... Depuis 54K mains je joue un très bon poker, le même poker que celui qui m'a fait gagné 13K$ de la NL10 (il y a 7 mois) jusqu'à mes débuts en NL200; et malgré ce très bon poker, durant ces 54K dernières mains, je perd 14 buyins en NL200 suivi d'une perte de 17 buyins en NL100, soit une perte de 31 buyins d'affilé. Une perte qui se chiffre à -4500$.

Je n'en vois toujours pas la fin... Au point que pendant ma session d'hier, un n-ième bad beat de trop m'a presque fait vomir, au sens propre du terme, la première fois que j'éprouve cette sensation depuis 280 000 mains.

Et malgré la vérité du paradoxe de Johny "Le long terme, plus on s'en rapproche plus il s'éloigne", je combatterai ce phénomène déroutant avec froideur et obstination.

Merci Johny et ChriStyle pour le partage de vos expériences passées qui sont fondamentales pour moi.

vendredi 17 octobre 2008

Je suis recruté dans l'équipe de Poker Académie (par Attract)

Lundi, ma première vidéo sera publiée sur le site de ma nouvelle équipe :


Poker Académie est une école online de poker, qui regroupe 15 professeurs :

Stochastic, Eloi, Jérome, Sharp, Deepmind, Farid, Sharp, Raised, Xulia, Nico, Alex, Philippe, Bibi, BRS, Gutte et Comotyelavinia.

Attract les rejoint maintenant, il seront 16 ! Je suis le seul professeur de cash game FULL RING.

"Le poker est les sport le plus difficile et le plus dangereux au monde" Jérome Zerbib (par Attract)

Avant j'en doutais. Aujourd'hui je le crois.
Mes dernières 45 000 mains, je les ai bien joué. Me croyez-vous ?

mercredi 8 octobre 2008

Le joueur contre le hasard

Je suis dans un mauvais run depuis 30 K mains.
Comparons, dans 3 runs de 11K à 13K mains pris au hasard, le nombre de coups gagnés où l'on gagne entre 30 bb et 100 bb net :


P.Sampras NL400

11K hands

BON RUN

Attract NL100

13K hands

BON RUN

Attract NL200

13Khands

BAD RUN

Overpair

24

19

9

TPTK

5

2

2

Two pairs

2

5

0

Set/Trips

13

20

12

Str8

1

1

0

Flush

2

7

2

Full

4

4

2

Quad

7

0

0

TOTAL

58

58

27


  • Dans les bons runs, on gagne en moyenne entre 15 et 25 bons coup (>30bb de gain net) avec des overpaires et le même nombre moyen de coup avec des sets
  • Dans les mauvais runs (plus rares), on gagne à peu près deux fois moins de tels coups (et aussi deux fois moins de coups gagnés avec des monstres : Str8, flush, full, quad)
Morale :
Le hasard "aime" la semaine. Il tend à s'effacer dans le mois. Il disparaît presque dans les "2 mois".
Le joueur est au delà du hasard. Son temps est lent. La semaine de jeu n'est qu'un détail, juste un moment.
Le mois
, voir les deux mois, est son unité temporelle. Le joueur aime les 100 jours, le hasard les hait.

mardi 7 octobre 2008

Un calcul de Sklansky Bucks

Comment reprendre confiance après mon cruel run de 32 045 mains en NL200 ?
  • Calculer les Sklansky Bucks gagnés sur l'ensemble des coups à tapis !
Que sont les Sklansky Bucks ? Ce sont les dollars qu'on a théoriquement gagné ou perdu toutes les fois qu'on est parti tapis contre un ou des adversaires. Par exemple, si je pars tapis preflop contre X et que le tapis effectif fait 200$, que j'ai AA et qu'il a KK, alors j'ai gagné 81.255% de 400 $, soit 325 Sklansky Bucks, indépendemment de tout flop. De même, si je pars tapis contre X sur le flop raimbow 953 avec 55 et que X a AA en main, que le pot une fois tous les deux à tapis est de 400$, alors j'ai gagné 89.495% de 400 $, soit 358 Sklansky Bucks.
Pour les plus interéssés, consulter http://sklanskybucks.com/

De manière intuitive (et cela peut se prouver), la Loi des Grands Nombres a pour conséquence que :
  • La limite entre les dolars gagnés et les Sklansky Bucks gagnés tend vers 0 quand on tend vers l'infini
Le pro ne s'intéresse qu'aux Sklansky Bucks gagnés, assez logiquement. Mais comme il ne voit pas à l'infini dans le temps, son humeur de la semaine est parfois atteinte par la différence légitime (car variance oblige) entre ses dolars gagnés et ses Sklansky Bucks gagnés.

ON VA ICI CALCULER LA PART DÛ A UNE FRéQUENCE ANORMALEMENT éLEVé DE BAD BEATS DANS LE BAD RUN PAR LA TECHNIQUE DES SKLANSKY BUCKS.

Considérons mes dernières 32 045 mains, c'est-à-dire depuis mon passage à la NL200.
Observons seulement les fois où je pars à tapis avec un adversaire (ou des adversaires) et que je suis devant au niveau des chances de gain du coup.
On ne considère pas les fois où je suis à tapis avec un adversaire et où je suis derrière au niveau des chances de gain du coup : je considère ceux-là comme des coups inévitables au sens où la plupart du temps bien joués, donc des pertes nécessaires; ces coups contiennent tous les "coolers" = set vs set sup, K-flush floppée vs A-flush floppée, KK vs AA allin preflop, etc.

On indique la taille du pot au moment où je suis parti tapis avec le ou les adversaires et entre parenthèse, la chance de gain de l'adversaire, juste après est indiqué les Sklansky Bucks gagnés dans ce coup si ce coup est perdu, ou si le coup est gagné, la différence entre les dolars gagnés et les Sklansky bucks gagnés :

Ceux qu'on perd, i.e. les bad beats :

258 (8%) 237
300 (20%) 240
240 (14%) 206
416 (9%) 378
195 (26%) 144
402 (18%) 329
158 (8%) 145
403 (36%) 257
239 (10%) 215
60 (14%) 52
171 (46%) 92
87 (18%) 71
124 (19%) 100

Ceux qu'on gagne :

180 (22%) 39
152 (41%) 62
108 (8%) 8
381 (4%) 15
132 (27%) 35
120 (8%) 9
118 (12%) 14
282 (16%) 45
437 (16%) 69
399 (8%) 31
122 (18%) 21
408 (16%) 65
393 (8%) 31
170 (4%) 7
111 (19%) 4
113 (12%) 13
203 (23%) 46
309 (4%) 12
153 (12%) 18
145 (8%) 11

On perd dans la totalité des bad beats, 1526.5$ en net, et si ces 13 bad beats ne s'étaient pas produis, on ajoutai 2993 $ à notre bankroll actuel (1526.5 $ de caves non perdues + 1526.5 $ de caves de l'adversaire gagnées).

MAIS IL EST NORMAL QUE CERTAINS DE CES COUPS GAGNANTS FINISSENT EN BAD BEATS.

LES SKLANSKY BUCKS PERMETTENT D'EVALUER CETTE PART NORMALE DE BAD BEAT (par rapport à la part anormalement grande ou petite de bad beats).
  • On a gagné 2414 Sklansky Bucks dans la totalité des bad beats
  • On doit retirer 637 Sklansky Bucks de la somme en dolars des autres coups gagnés pour que cette somme corresponde aux Sklansky Bucks gagnés dans ces coups gagnés
  • DONC SI UNE PART NORMALE (au lieu d'une part anormalement élevée) DE BAD BEATS AVAIENT EU LIEU, NOTRE BANKROLL ACTUEL SERAIT AUGMENTé DE 2414-637 = 1777 $. (en effet, pour chaque coup on est en moyenne devant l'adversaire à 84%, mais l'adversaire passe devant 37,5% des fois (12 fois sur 32), ce qui est plus du double des 16% en conditions normales)
Dans mon graph datant du 7 octobre ci-dessous, j'indique un point abstrait qui correspond à ce que j'aurai gagné sans la part de malchance lié à la variance locale du nombre anormalement élevé de bad beats :


NB : le bad run se caractérise aussi par le nombre anormalement élevé de coolers et suckouts relativement au nombre de stackages pendant ces 32 045 mains. Cela n'est pas pris en compte dans l'analyse du bad run. On a juste identifié la part trop importante des bad beats dans ce bad run.

Cela dit, les mathématiques incluent ce genre de phénomène que j'appelerai "répartition irrégulière des doses de chance sur un nombre fini de mains", comme je l'ai expliqué dans mon post "La chance au poker", donc je ne m'inquiète aucunement pour mon avenir en NL200.

lundi 6 octobre 2008

Secoué par la variance depuis 50 000 mains : je reste froid mais deviens triste

Aujourd'hui, une session à -1139$ en 1474 mains (4 heures). Aucun coup gagné supérieur à 66$ de gain net et bad beats et sets up qui s'enchaînent : overpaire contre tirage couleur tapis au flop (contre un donk très aggressif qui m'avait raise à la turn avec troisième paire), K-flush contre nuts-flush où je perd le minimum, full max KK sur AxAAx contre carré d'As où je perd le minimum, top double paire contre str8 river en bataille de blinds où il la touche en callant mon raise preflop avec 74 off, UN seul double barrell dans toute ma session qui ne passe pas (on me raise immédiatement tapis), et j'en passe...
Après avoir analysé tous les pots importants perdus avec .i_am_all_in (pro de la NL200 et ami), on a observé 166$ d'erreurs de ma part dont 86$ discutables, soit entre 5.5% et 14.5% d'erreurs, evidemment dûes à la frustration de l'enchainement du sort.
C'est le moment pour moi de m'accorder un petit break de deux à trois jours.

Je reprendrai la NL200, car j'ai toujours le bankroll suffisant et ma confiance n'est pas entammée puisque je comprends ces mouvements difficiles de variance.

C'est le moment de citer mon cousin, Jérome Zerbib, gros joueur de cash game live et tournoyeur sur le circuit :
  • "Le poker est le sport le plus dangereux qui soit."
Sur ce, à bientôt.

dimanche 5 octobre 2008

Set sur flop monochrome quand l'adversaire floppe flush : un coup qui n'est qu'un exo de maths

Ce coup suivant est-il EV+ ?
Apparemment, non.
En réalité, si.

Texas Hold'em $1-$2 NL (real money), hand #P4-78021360-37
Table Shreveport, 5 Oct 2008 6:11 PM

Seat 1: Attract [ 10C,10S ] ($197 in chips)
Seat 2: makis3 ($4 in chips)
Seat 3: Superbroggi ($183.90 in chips)
Seat 5: keule19080 ($180 in chips)
Seat 6: pizzaflitza ($94.90 in chips)
Seat 7: xancito ($382.10 in chips)
Seat 8: potroso ($276.45 in chips)
Seat 9: Randall1234 ($233.80 in chips)
Seat 10: MrBrown03 ($192.30 in chips)
ANTES/BLINDS
keule19080 posts blind ($1), pizzaflitza posts blind ($2).

PRE-FLOP
xancito folds, potroso calls $2, Randall1234 folds, MrBrown03 folds, Attract bets $9, makis3 calls $4, and is all-in, Superbroggi calls $9, keule19080 folds, pizzaflitza folds, potroso calls $7.

FLOP [board cards AD,4D,10D ]
potroso bets $2, Attract bets $25, Superbroggi bets $50, potroso bets $73, Attract calls $50, Superbroggi folds.

TURN [board cards AD,4D,10D,9D ]
potroso bets $50, Attract calls $50.

RIVER [board cards AD,4D,10D,9D,4S ]
potroso bets $70, Attract calls $63, and is all-in.

SHOWDOWN
potroso shows [ KD,QD ]
Attract shows [ 10C,10S ]
makis3 mucks cards
Attract wins $457.
potroso wins $7.

Je mise 25 pour la value de mon set de 10, pour me situer et pour faire payer les gros carreaux, Superbroggi me raise min 50 et potroso reraise min 75. Là je sais que je suis face à flush chez potroso. Je ne joue que pour le full ou quad. C'est là que le poker devient facile ! Les maths décident pour moi ! Calculons.
Si je touche à la turn l'un de mes 7 outs je gagne 184 (le pot) + 192.45 (le stack de potroso = côtes implicites) = 376 minimum puisque Superbroggi n'a pas encore montré qu'il a flushé lui aussi. Les côtes implicites sont max ici car potroso ne pourra pas folder sur une doublante puisqu'il ne sais pas que je tire pour full et seul un bet de sa part sur une doublante qui le commitera pourra le lui faire savoir. Or je dois payer 50. Ma côte est de 376 : 50 minimum soit 7.52 : 1 minimum. Or j'ai du 14% de toucher la turn, soit du 6.14 : 1. Puisque 6.14 est inférieur à 7.14, le call est ici rentable.
La turn ne m'améliore pas. Nouvel exo ! Notre ami potroso mise 50 dans 234. Le pot s'élève donc à 284. J'ai une côte de 284 : 50 soit 5.68 : 1. J'ai maintenant 10 outs, soit 20% i.e. du 4 : 1. Magnifique, 4 est inférieur à 5.68 ! Potroso me fais un cadeau. Je DOIS caller et folder si rien ne rentre.
Comme toujours, le hasard puni les mauvais casseur de côtes et je touche un 4.

Si la river ne m'améliorai pas, j'aurai fold en gardant mes derniers 63 avec le sourire puisque le coup est dans tout les cas gagnant.

samedi 4 octobre 2008

AK face à un raise : en position et hors position, deux jeux différents

Je sentais cette stratégie mais ne l'avais jamais complètement maîtrisé. (Stratégie qui vaut contre des joueurs non-donks).
  • [AK hors-position] Quand on est de blind avec AK face à un raise, ON DOIT RAISER OU FOLDER. Face à un premier raise, on 3-bet. Face à un 3-bet, on peut folder et rarement on 4-bet.
Pourquoi on ne call jamais dans cette situation ? Car le call ne nous donne aucune information sur la main de l'adversaire donc cré un coup difficile s'il a KK+.

Preuve par l'exemple.

Texas Hold'em $1-$2 NL (real money), hand #P4-77905148-971
Table Kisumu, 4 Oct 2008 8:28 PM

Seat 1: ____V____ ($190.20 in chips)
Seat 2: AsTiger ($344.70 in chips)
Seat 4: Attract [ AH,KC ] ($200 in chips)
Seat 5: hoowey ($206.95 in chips)
Seat 6: FlowPot08 ($78.60 in chips)
Seat 8: NoCardsCantW ($292 in chips)
Seat 9: kswisloka ($214 in chips)
Seat 10: krheni ($197 in chips)
ANTES/BLINDS
Attract posts blind ($1), hoowey posts blind ($2).

PRE-FLOP
FlowPot08 folds, NoCardsCantW folds, kswisloka bets $8, krheni folds, ____V____ folds, AsTiger folds, Attract calls $7, hoowey folds.

FLOP [board cards 2S,KS,9H ]
Attract checks, kswisloka bets $11, Attract bets $25, kswisloka calls $14.

TURN [board cards 2S,KS,9H,3H ]
Attract bets $25, kswisloka calls $25.

RIVER [board cards 2S,KS,9H,3H,JC ]
Attract bets $35, kswisloka calls $35.

SHOWDOWN
Attract shows [ AH,KC ]
kswisloka shows [ AS,AD ]
kswisloka wins $185.

Et oui, si l'adversaire a AA souvent il justcall face à mon raise sur Kxx craigant le brelan ou la double, et si on checke la turn le pot nous échappe complètement car on laisse l'adversaire décider de la taille du bet. Si l'adversaire bet la turn après notre check, il a 95% du temps AK au moins et bluff le reste du temps. Donc le check turn est un check-fold. Et si on bet la turn on est callé par AK minimum, donc un bet EV-. Le bet à la turn n'est pas un value bet car ici, ni QK ni une gutshot ne nous paie.... Le jeu turn+river du coup doit être EV-15$ car seul [AA, AK] call (KK raise ici) et l'adversaire a 9 fois AK et 3 fois AA (EV0$ contre les 9 AK + EV-60$ contre les 3 AA = EV-15$). Et donc le raise au flop n'est ici qu'un raise d'arrêt du coup (raise de défense) et non pas un raise for value, donc un vol de CB car il ne veut pas être callé. Donc coup difficile voir impossible à bien jouer.

Le coup devient "facile" à jouer si on 3-bet son raise : s'il a KK+, il va la plupart du temps 4-bet, auquel cas on fold; et s'il call le 4-bet et vient Axx ou Kxx, on CB le flop et fold sur un checkraise ou s'il call le CB on abandonne la plupart du temps car on split au mieux.

LA STRATEGIE PRECEDENTE NE VAUT PLUS SI ON EST EN POSITION.
  • [AK en position] Quand on est en position avec AK face à un raise, ON PEUT RAISER, CALLER OU FOLDER. Souvent on 3-bet le premier raise. Et on call le 3-bet.
Illustrons le call en postion du 3-bet d'un joueur qui est hors-position.

Texas Hold'em $1-$2 NL (real money), hand #P4-77923079-242
Table Corona, 4 Oct 2008 4:49 PM

Seat 1: Attract [ AH,KD ] ($200 in chips)
Seat 2: ShelVital ($219.35 in chips)
Seat 3: FrankFak ($255.25 in chips)
Seat 4: heymin ($188 in chips)
Seat 5: AsTiger ($220.75 in chips)
Seat 6: LordAnubiz ($34 in chips)
Seat 7: majdan61 ($598.40 in chips)
Seat 8: Renedes26 ($212.65 in chips)
Seat 9: the teacher3 ($223 in chips)
Seat 10: sonya84 ($186 in chips)
ANTES/BLINDS
FrankFak posts blind ($1), heymin posts blind ($2).

PRE-FLOP
AsTiger folds, LordAnubiz folds, majdan61 calls $2, Renedes26 folds, the teacher3 folds, sonya84 folds, Attract bets $10, ShelVital folds, FrankFak bets $30, heymin folds, majdan61 folds, Attract calls $21.

FLOP [board cards KH,5C,5D ]
FrankFak checks, Attract checks.

TURN [board cards KH,5C,5D,7C ]
FrankFak checks, Attract bets $20, FrankFak calls $20.

RIVER [board cards KH,5C,5D,7C,8D ]
FrankFak checks, Attract bets $35, FrankFak folds.

SHOWDOWN
Attract wins $138.

Pourquoi ça devient jouable ? CAR ON POSSEDE PLUS D'INFORMATIONS SUR SA MAIN. Si il bet le flop Axx ou Kxx, je peux fold si je le sais très tight, ou call une fois. Et si il envoie un second barrell à la turn, le fold est facile puisqu'alors il a AK au moins. Et s'il check le flop Kxx comme dans le coup précedent, j'ai le choix de better s'il y a des tirages et folder sur un checkraise, ou check behind pour contrôler la taille du pot et prendre un bet plus tard. DONC COUP FACILE A JOUER !

jeudi 2 octobre 2008

La Chance au poker

J'analyse ici le down à -10 caves que j'ai subi en NL200. Je dois le comprendre. Une série noire qui contient 12 sessions principales, parmi elles, 3 gagnantes et 9 perdantes.
On ne considère que les pots gagnés ou perdu supérieur à 60$.

D'abord les 3 sessions gagnantes.
  • Dans chaque session gagnante on trouve PLUS DE GROS POTS GAGNES QUE DE GROS POTS PERDUS.
Mes sessions gagnantes en nl200 : (pots>60)
Je ne regarde que les gros pots gagnés, car il y a peu de gros pots perdus.
(J'indique l'adversaire en fin de chaque coup)

+683
AA vs KK : je reraise pref, il CALL seult. QKxA. +204 LoyaltyCard
JJ vs AQo : JT8, tapis au flop, CADEAU à GUTSHOT +202 krehni
AA vs QQ : je le 4-bet pref à 61 il call. 5J5. Il bet, je raise tapis il call +194 angelina0102
QQ vs A9o : AQ7... CADEAU du plus gros donk +193 Easycoach
AQh vs JJh : il limpe je raise. Ah8h2h je bet il call, turn je check, il shove, je call. +159 mangolia
QQ vs AK vs AK : shortstack 40 et 100. +139 AudiS21 et titlang
33 vs xx : 3s9sKsTsT +125 Orjanlaakeri
55 vs QQ : 84536 je raise flop, je raise turn, il call call, il bet river je call +102 Superbroggi
KK vs xx : je 3-bet 22 pref, il call, le raiser fold. 6h7h658 je bet flop, check turn, bet river il call +90 ki11
QQ vs 77 : x7Q ... +87 kkkbbb
QdKd vs 9d8d : il raise je call. KK5, il 3 barrell je call. +78 Biba40
KK vs xx : 3 barrells sur 9275A. Il call call call +77 le_brain

+308
AK vs AdJd : il raise je call. 6KdK7d8. Il bet je call. Il bet je raise, il call. Il fait tapis, je call. +201 Soccer52x
AK vs xx : 8QAAK. Bet bet bet... call call fold +105 gsifa
AA vs AK : je bet, il raisemin, je 4-bet 60, il call. C'est son tapis. +77 Katwisel666
33 vs xx : pot limpé. 5sAs395. Bet, bet,bet.call, call fold. +77 magoo0002
AK vs xx : je bet il raisemin je call. 83AJ8. Check-call, checkcheck, betcall. +66 maki1313
KK vs KQ : il a 50$. je 3 bet pref 25, il call. TQ9... +65 0Nothing0

+616 :
KK vs A9 : ... CADEAU du plus gros donk +219 MilanT99
AA vs 66 : raise 14 pref. T6A... +204 321meinz
73 vs 9cTc : 75c3c7c... tapis turn... +201 Zidas
AA vs KK : je fais 14, lui 30, moi 70 il call. 446... +199 vaskan6
JJ vs 77 : 3379J. il slowplay : il call, il check. Tapis river. +197 fitter32
AK vs xx : 3K4J9, 3 barrels. Il call call call. Il a 50bb +94 killer1310
AsJs vs xx : je raise. 5sAQs8s. Je bet il call, je bet il raise je call. Je fais tapis il fold. +75 asko71

Maintenant, mes 9 sessions perdantes.
  • J'observe que dans chacune de ces sessions, il y a PLUS DE GROS POTS PERDUS QUE DE GROS POTS GAGNES.
LES BAD BEATS, COOLERS, SUCKOUTS QUAND JE SUIS BIEN... DEFILENT... et bien sûr les petis badcalls et surjeux des mes petites overpaires (JJ,QQ) s'enchaînent.

Bad Beats (BB) et « Coolers (= setups inévitables) (C)» -2067
On me Suckout, je folde ou non (S) -1473
Petites Overpaire JJ, QQ Battues (OB) -351
Coin Flips Ratés (CFR) -151

J'indique tous les pots gagnés >60$ et ensuite les pots perdus >60$.

-579 : +144, +122, +65. -200 (BB AA vs 55), -128 (BB AA vs QQ), -118 (BB 16% gutshot KK tapis flop), -81 (S set vs flush river),
-221 : +232, +167, +138, +132, +125, +79, +78, +71, +63, +60.-308 (C KK vs AA preflop), -194 (S trips max vs flush river), -110 (BB KK vs JQ sur 9Q9 tapis flop), -91 (C set vs set flop), -89 (S QQ over vs flush turn), -81 (C AA foldé sur 9QJ), -74 (OB JJ vs AA), -68 (OB JJ foldé sur flush), -60 (S AK xxK foldé sur flush)
-873 : +195, +154, +96, +69, +64. -200 (C AK vs 22 sur K32 gros pot flop), -157 (S set vs str8 turn), -111 (OB QQ vs AA), -101 (S set vs flush river), -100 (S double paire vs double paire turn), -85 (CFR AK vs TT) , -80 (C KK vs AQ sur QQx), -72 (S AA foldé river qd flush rentre)
-631 : 0 pots>51. -98 (OB JJ vs TT, T à la turn), -92 (S QJ foldé sur 2J3JK), -85 (OB JJ vs KK),
-528 : +94, +75. -198 (BB 8% 55 vs AA sur x5xxxA, tapis flop), -96 (BB 20%, AK vs AQ pref), -66 (CFR AK vs JJ)
-126 : +100 +61. -196 (BB AA vs KK, K flop)
-329 : +153 -200 (C str8 vs full backdor vs TPTK)
-359 : 0 pots gagnés> 15. -158 (S AA vs T9 sur 93298)
-171 : +92, +81, +72, +70, +69, +69, +68, +66,+66, +63, +60, -183 (BB KK vs 77, 7 flop valurise), -169 (S AA vs flush river), -78 (BB 20% JJ vs 93 sur 355 tapis flop, turn 3)

CONCLUSION :

  1. QUAND ON A AUTANT OU PLUS DE RENCONTRES AVANTAGEUSES QUE DE RENCONTRES DESAVANTAGEUSES, ON GAGNE : puisqu'on exploite les premières et on détecte et évite dès qu'on peut les secondes.
  2. QUAND ON A MOINS DE RENCONTRES AVANTAGEUSES QUE DE RENCONTRES DESAVANTAGEUSES, ON PERD : puisque l'exploitation des premières ne suffit souvent pas à recouvrir les pertes "minimales et/ou nécessaires" des secondes; "minimales" au sens où on peut minimiser les pertes lorsqu'on évite les badcalls des suckouts qu'on subi, et nécessaire au sens où les bad beats et "coolers" sont inévitables.
  • UN BAD RUN, ou une attaque de la déesse Variance, est une suite de sessions qui contient plus de sessions du type 2 que du type 1.
Mon bad run que j'ai analysé contient 3 sessions du type 1 et 9 sessions du type 2.

LA CHANCE AU POKER est la mesure de l'écart entre :
  1. le nombre de bad runs qu'on a subi dans un espace de mains x donné et
  2. le nombre de bad runs donné par l'évaluation mathématique de leur fréquence dans cet espace x.
  • Si le premier nombre est inférieur au second alors on est chanceux au poker, inversement si le premier nombre est supérieur au second alors on est malchanceux au poker.
La loi des grands nombre indique que ces deux nombres doivent coîncider sur un espace infini de mains.

Maintenant on peut calculer l'évaluation mathématique de la fréquence des bad runs de -10 caves sur un espace de 200 000 mains jouées. Le nombre de main minimal pour perdre -10 caves est environ de 5000 mains disons (par experience des swings). Or si l'on considère la formule des besoins de bankroll fondée sur les risques de ruine trouvée par BruceZ dans the 2 Plus 2 forum, on obtient (pour un winrate de 4 big bet/100 et une standard deviation de 45) :

Risk of
Ruin
Bankroll
Required
50%175.45
25%350.91
10%582.84
5%758.29
2%990.23
1%1,165.68
0.5%1,341.14
0.1%1,748.53
0.01%2,331.37

Donc, sur un espace de 5000 mains pris au hasard, on verra un down de -10 caves DU A LA VARIANCE 10% des fois à peu près (puisque 582 big bet = 1164 big blinds = 11,64 caves).
  • Donc une fois toutes les 50 000 mains, devrait mathématiquement se produire un down de -10 caves.
Ayant joué 250 000 mains, "j'aurai du" subir 5 bad runs de -10 caves. J'en ai effectivement subi 4. Donc cela s'accorde pratiquement avec l'évaluation mathématique.

Evidemment, pour mesurer l'existence de bad runs, il faut pouvoir séparer la perte nécessaire de la perte non nécessaire. Mais cela un pro peut le faire facilement.

Ainsi, la chance se calcule, la calculer c'est la comprendre, et la comprendre c'est l'accepter.

Et si la chance disparaît avec l'infini, tu auras compris qu'elle n'existe pas, puisque tu crois tout comme moi à l'infini...

L'attaque la plus cruelle de la déesse Variance : "la -10 caves"

Dès mon arrivée en NL200, la déesse Variance m'a préparé sa plus cruelle attaque : "la -10 caves". Cette attaque se caractérise par une série effrénée d'horribles spots qui peuvent faire perdre la raison. Cette attaque coûte toujours une à trois caves d'erreurs. C'est la quatrième fois que je rencontre ce monstre.
Un ami grec de la NL200, .i_am_all_in, a connu une telle attaque effroyable (-13 caves) au mois d'août.

Voici nos courbes respectives (la plus longue est la mienne) :


Un autre ami canadien de la NL400-NL1000, zeenith, a connu cette attaque 6 fois au moins avant son passage à la NL1000 :


La déesse Variance aurait-elle épargné mon ami P.Sampras, qui ne l'a affronté qu'une seule fois sur son chemin ?
Ou bien connaît-il le secret de la déesse...

Je suis un ....

mardi 30 septembre 2008

Je suis ...

Parfois trop tight...



Souvent serein...



Et surtout malin !



:)

samedi 27 septembre 2008

Les tempêtes de 40 000 mains

C'est la deuxième tempête que je traverse en 247 000 mains. La première a durée 40 000 mains. La seconde dure déjà depuis 40 000 mains. J'attends qu'elle passe car elle modifie quelque peu mon moral et mon jeu. Après avoir analysé deux fois les 22 plus gros pots perdu dans cette tempête, une fois avec un pro australien de la NL200-NL400 qui joue 13/11 (loose TRES aggressif), RiverDuck sur Ongame, et une fois avec .i_am_all_in, un pro grec de la NL200 qui joue 15/3.5 (TRES tight-aggressif), nous avons constaté que j'avais commis à peu près 20% d'erreurs dû à la frustration et à l'énervement, à côté des 80% de "malchance" ou plutôt de variance. Ces tempêtes d'environ 40 000 mains se caractérise par une alternance de "up" and "downs" de taille équivalente.

Plus je traverserai de telles tempêtes, plus je les traverserai froidement. Cette deuxième m'a quelque peu bousculée puisque j'ai décidé de passer en NL200 (depuis 12 000 mains) pendant la tempête (la première tempête je l'ai traversée en NL50 avec des petits shots de NL100, la seconde en NL100-NL200).


Pourquoi ces tempêtes éclatent sur mon chemin ? Allez demander à Poséidon !

mardi 23 septembre 2008

Cloutier contre Harrington : lorsque l'intuition est nécessaire

Au No limit hold'em on est constamment face à des décisions. Et parmi ces décisions, il y a ce que j'appellerai LA décision :
  • preflop, que faire avec 100 blinds de tapis effectif face au 3ème raise (ou 4ème raise si on est le premier raiseur) quand on a KK ?
Ex. :
  1. Face au 3ème raise : Il raise 5 bb, je raise 15, il raise 45.
  2. Face au 4ème raise : Je raise 5 bb, il raise 13, je raise 35, il raise tapis.
Pour Harrigton, ce n'est JAMAIS une décision :
  • "I am not savvy enough to fold KK preflop and neither are you." (savvy = malin) Harrigton on Cash Games, Vol.1
Pour Cloutier, c'est LA décision :
  • "Where I was schooled in Dallas, the second raise would probably have been aces, and the third raise was like Ivory Snow: 99.9 percent aces. it's not AK in this situation, its aces." Championship No Limit & Pot Limit Hold 'Em
La question est équivalente à celle-ci :
  • [QQ,AKs] font-ils parti du range de l'adversaire qui me 3ème-raise ?
Harrigton pense qu'on est jamais assez malin pour répondre NON à cette question, c'est-à-dire pour réduire le range à une main ([AA]).
Cloutier pense qu'on peut répondre OUI.

En NL100 et NL200, je n'ai pratiquement jamais vu de joueurs sérieux, encore moins des rocs (PFR autour de 3) partir preflop tapis 100bb avec QQ voire AKs, sauf éventuellement contre de gros donks cibles.

Ma réponse est donc celle de Cloutier, car en certains cas, par exemple contre un roc, on peut réduire le range de l'adversaire à une seule main, AA.

J'ai foldé plusieurs fois KK dans cette situation, mais j'ai l'ai tellement callé dans ces mêmes sitations alors que ma lecture fondée sur mon INTUITION du moment ne m'indiquait qu'une seule main, AA. Mon jeu aurait pu être plus optimal.

Je sais ce que répondrai Harrigton à Cloutier et moi, car il est tellement théorique qu'il n'oublie pas que :
  • Si l'on peux folder KK preflop sur une 3ème relance, alors, il existe une contre-stratégie gagnante chez l'adversaire pour nous battre : nous 3-raise lorsqu'on le 2-raise, car on aura pas assez souvent AA pour récupérer tous nos légitimes 2-raise.
Effectivement.
Mais ce que je répondrai à Harrigton est :
  • il est presque impossible, et surtout sur internet, de savoir qu'un joueur fold KK sur un 3-raise
Donc la contre-stratégie est presque toujours impossible.

Finalement, je pense qu'être face à un 3-raise quand on a KK reste toujours LA decision preflop.
Et cela sera d'autant plus vrai passé la NL200.

Donc l'intuition est et sera toujours nécessaire.

(On peut compléter notre analyse par http://pokerforums.fulltiltpoker.com/online-poker-play7909.html)

vendredi 19 septembre 2008

Les styles de jeu


Ces deux courbes juxtaposées représentent respectivement l'ensemble des mains jouées en NL100 par P.Sampras et Attract (P.Sampras joue actuellement en NL200). La juxtaposition des deux courbes a été adaptée aux échelles de chacune de telle manière que l'abcisse et l'ordonnée représentent respectivement le même nombre de mains et le même montant en dollards : une unité d'ordonné représente 405$ et une unité d'abscisse dans la première courbe représente 4500 mains, dans la seconde une unité d'abscisse représente 7300 mains mais est 1.6 fois plus longue que l'unité de la première courbe, donc l'abscisse est la même.

On observe dans la structure des courbes deux styles de jeu distincts.
  1. le premier est légerement plus gagnant (sa dérivée, c-à-d. sa "pente" est plus élévée) mais comporte légerement plus de variance (les "up-and-down" sont plus profonds)
  2. réciproquement, le second est légerment moins gagnant mais comporte un peu moins de variance : les "up-and-downs" sont moins profonds
Ces deux styles sont :
  • tight-aggressifs (15/3.5/2.5 (VPIP/PFR/AF))
  • le premier est tight-agressif-risqué-punissant : au sens où les overpaires et tptk sont très souvent 3 barréllées au risque de se faire quelquefois trapper, les pots sont donc en moyenne plus gros et les tirages à la turn toujours punis. Tant que l'adversaire ne montre pas de grande force, on lui exige de payer.
  • le second est tight-agressif-conservateur-contrôlant : au sens où les overpaires et tptk sont très souvent chéckés à la turn pour que la taille du pot reste stable, au risque de se faire bluffer de temps en temps et de ne pas systématiquement punir les tirages à la turn. On anticipe le possible trapp en contrôlant la taille du pot pour que l'éventuel trapp ne coûte pas trop cher.
J'ai constaté ces différences par l'expérience du jeu avec P.Sampras, car j'ai assisté à beaucoup de ses sessions.

Le respect que je porte à la géométrie du jeu (voir mon ancien post "La géométrie du jeu") et donc au principe du "pot control" m'impose un style conservateur-contrôlant.

J'avance à pas plus lent mais cela fait le bonheur de mon rythme cardiaque !
Merci P.Sampras pour ce que tu m'a appris de ton style.

jeudi 18 septembre 2008

La vague scélérate (par Attract)

Les vagues scélérates sont des vagues océaniques très hautes, soudaines et qui étaient considérées comme très rares, même si aujourd'hui on sait qu'elles apparaissent pratiquement au cours de toutes les tempêtes d'une certaine importance.

J'ai été surpris par l'arrivée d'une telle vague aujourd'hui, troublé et fasciné par sa puissance. Elle détruisait toutes mes actions, mêmes les plus fines. Elle a créé en moi des prises de décision non optimales qui m'ont coûté quelques forces. Elle a anéanti une partie de mon navire mais je l'ai traversé la tête haute. Elle ne m'a pas tué et j'en sors plus expérimenté donc plus fort. Le navire reconstruit, je poursuis ma traversée en mer.

La voilà, elle est puissante et belle.

-4 caves en 3000 mains avec une variance de +5 caves en 1000 mains et -9 caves en 2000 mains...


Cette vague scélérate est la fluctuation la plus brusque que j'ai subi dans ma traversée de 217 000 mains. La rencontre d'un tel monstre inconnu a dû me coûter 2 voire 3 caves d'erreurs qui ont marqué d'autant plus son passage. Maintenant armé de l'expérience d'une telle rencontre, je peux retraverser ce phénomène de la nature sans que ma concentration n'en soit atteinte.

La vague scélérate apparaît à la 212ème mille main.

mercredi 17 septembre 2008

Affronter Poséidon (par Attract)

L'intersection cadencée dans le temps de l'ensemble des cartes que l'on reçoit avec l'ensemble des boards qui apparaissent produit parfois des fluctuations naturelles qui s'apparentent fortement à la houle : la houle est un mouvement ondulatoire de la surface de la mer qui est formé par un champ de vent éloigné de la zone d'observation. Et le mouvement même de ces ondulations décrit une fractale approximative, c'est-à-dire une structure autosimilaire sur une échelle étendue, mais finie : comme par exemple la forme des nuages ou des réseaux de rivières.

La solitude du joueur de poker rappelle celle du navigateur en haute mer. Il doit affronter la houle et rester froid face aux humeurs de Poséidon.
Celui qui ne comprend pas la mer ne comprend pas le poker.

En septembre, je navigue en haute mer...


dimanche 14 septembre 2008

Passage à la NL200 depuis maintenant 38500 mains (par P.Sampras)


Après des débuts difficiles en NL200, qui ont vus mon winrate passer à 4bb/100 mains sur 20000 mains alors qu'il était de 11bb/100 mains en NL100, quelques adaptations me semblaient indispensables.
Et une particulièrement, celle du constat que les joueurs de cette limite sont craintifs et respectueux des mises éffectuées à la turn.
En NL100 un joueur qui nous "call" 3/4 pot au flop va quasi systématiquement "caller" 1/2 pot au turn ; ce n'est plus le cas en NL200.
De plus, j'ai observé de nombreux joueurs pratiquer un "call" au flop sur mon CB avec une petite/moyenne pocket pair sans avoir "breliquée" pour s'éteindre à la turn.
Il m'est donc arrivé souvent de perdre sur un pattern du type:

*pré-flop: je mets 4 blinds, il call
*flop: je fais CB 3/4 pot, il call
*turn: je check, il check
*river: je check, il check
*showdown: je montre hauteur A avec AK, il gagne avec 88(-- ) sec

Hummm, toujours rageant quand on sait qu'il aurait "folder" sur n'importe quelle mise à la turn ou à la river.
Le remède existe (dont le médicament qui porte le nom de Double Barrell) . Il y en d'autres heureusement pour mon rythme cardiaque!!

Si Attract se fait géomètre, j'ai bien le droit de me voir pharmacien!!

samedi 13 septembre 2008

Les 200 000 mains passées (par Attract)

Je viens de passer les 200 000 mains. Ca se fête ! Je reste en NL100 encore quelques semaines.

mardi 9 septembre 2008

La géométrie du jeu (1) (par Attract)

Avec l'expérience je me rends compte que le cash game est une forme de géométrie. Une géométrie intuitive dont la maîtrise nécessite l'expérience. Je m'explique. Chaque main jouée équivaut à une suite d'évaluation de grandeurs : bien jouer la main consiste, pour chaque moment du déroulement du coup, à évaluer une grandeur ou un rapport, suivant qu'on ait une main faite ou une main à tirage.
Traitons d'abord le cas des mains faites. Lorsqu'on a une main faite, on évalue, à tout moment du coup, la grandeur du pot que cette main vaut. C'est de la justesse de cette évaluation que dépend la bonne exécution du coup, puisque bien jouer le coup consiste à trouver la structure des mises qui conduit à la construction d'un pot de cette grandeur (ce que j'appelais dans un post antérieur l'espace-temps de la main est le quart de cette évaluation : c'est l'évaluation preflop). Cette évaluation est une fonction à quatres variables fondamentales (si on affine l'analyse on peut trouver d'autres variables secondaires mais tout aussi importantes comme le niveau du joueur, l'historique, etc.) : le range de l'adversaire r, la taille du tapis effectif s, la taille du pot p et le board b. Donc bien jouer un coup consiste à évaluer rapidement, à chaque moment du coup (preflop, flop, turn, river), la juste grandeur de x ; soit résoudre rapidement le système d'équations S suivant (les quatres équations correspondent respectivement aux quatre moments du déroulement du coup : preflop, flop, turn et river) :
  1. x = Ev(r,s,p,b)
  2. x' = Ev(r',s',p',b')
  3. x'' = Ev(r'',s'',p'',b'')
  4. x''' = Ev(r''',s''',p''',b''')
avec les ranges r diminuant (r' inclus dans r, etc.), les tapis s diminuant, les pots p augmentant et les boards b s'étendant.

Bien jouer une main faite m, consiste donc à trouver la suite (x,x',x'',x''') dans le temps, soit résoudre cet exercice de géométrie (ou d'algèbre de manière équivalente). Cette fonction existe (c'est un fait mathématique) et meilleur est le joueur qui la connais (et l'applique !) le mieux.

Pour trouver la fonction Ev, on doit d'abord trouver la force f de sa main m, suivant le board b :
  • F(m,b) = f
f varie dans l'intervalle [0, nuts] passant par faible, moyen-faible, moyen, moyen-fort, fort.
La fonction F obéit à un premier principe :
  • (Force) La force de sa main est relative au contenu et à la taille du board.
Par exemple, un brelan sur 4 coeurs est une main faible, un brelan sur un board permettant quite est une main moyenne, de même une quinte sur trois coeurs à la turn est une main faible. Une overpaire au flop est plus forte qu'une overpaire à la turn, etc.

Il suffit ensuite d'appliquer cette loi, qui peut être démontrée :
  • (Croissance) La fonction Ev est croissante suivant f.
Autrement dit, pour une main m donnée, et r, s, p, b fixés, plus f =F(m,b) augmente, plus x =Ev(r,s,p,b) augmente.
C'est ce que d'aucuns appellent le principe "petite main-petit pot/grosse main gros pot" (Skansky).
La croissance de Ev suivant f est linéaire.

La maîtrise du "pot control" essentiel au bon jeu dérive directement de l'évaluation du système d'équation S : c'est l'anticipation dynamique des valeurs futurs de x. Typiquement, on anticipe toutes valeurs possible de x''' connaissant la valeur de x'' : puisque x'' est relativement petit et que la plupart des rivers ne changera pas la force de ma main m, x''' sera aussi relativement petit donc je checque la turn pour préserver la taille de x'' et approcher celle de x'''.

J'ai décortiqué le processus d'évaluation géométrique ou algébrique qui se déroule à chaque exécution de coups joués. Evidemment, cela se fait très rapidement et avec le temps, de manière quasi-automatique.

L'évaluation des rapports dans le cas des mains à tirage fera l'objet d'une prochaine analyse.
En attendant, souvenons-nous de l'inscription gravée à l'entrée de l'Académie de Platon :

"Que nul n'entre s'il n'est géomètre."

dimanche 7 septembre 2008

Au delà de l'argent (par Attract)

Je joue maintenant 6 heures par jour minimum. Le cash game est devenu mon métier car c'est mon unique source de revenus. Mais au delà de l'argent, ce qui m'accroche à ce jeu est ailleurs. L'adrénaline, l'amour de la stratégie, l'indépendance et surtout l'évaluation de mes propres forces et de mes limites dernières. Donc je ne peux plus reculer, je dois gravir les limites jusqu'à atteindre mes propres limites. Car le poker est un sport mais surtout un art.
Depuis le mois d'avril, j'ai passé la NL10, la 25, la 50 et aujourd'hui je parcours la NL100. La NL200, la 400, la 600 puis la NL1000 sont devant moi, je devrai les parcourir. La progression est (et sera) exponentielle mais le combat est de plus en plus dur. C'est ce qui fait le charme de ce combat : ce qu'il offre est à la mesure des forces déployées. Ce sont les conditions de mon combat : me mesurer contre moi-même. Le poker est pour moi un outil d'expression qui me permet d'imposer au chaos la juste forme qui procède de ma vision. Dessinateur j'ai été et je resterai.



lundi 1 septembre 2008

Le théorème de la position : "Jouer en position augmente la cote implicite" (par Attract)

On avance souvent que jouer en position est avantageux car il permet de prendre de l'information sur le jeu de l'adversaire, autrement dit de spécifier ou diminuer son range et de voler les petits pots lorsque l'on constate de la faiblesse, ce qui est le cas. Mon expérience en cash game m'a fait sentir que ce ne sont pas en réalité pas les raisons fondamentales de l'avantage de la position. C'est en fait une question de cotes implicites (l'argent que l'adversaire met dans le pot une fois que notre tirage est tombé). En effet j'ai compris que jouer en position augmentait la cote implicite de manière conséquente, donc fait gagner bien plus d'argent. Je formule cette loi en un théorème, car il s'agira ensuite de la prouver :
  • [Théorème de la position] Jouer en position augmente la cote implicite.
Démonstration : Il suffit de montrer que lorsqu'on n'a pas la position lorsque l'on joue un tirage, on perd en cotes implicite. De deux choses l'une : soit on check-call/bet un tirage soit on le bet-call/bet. C'est-à-dire soit on check-call le tirage (le check-call peut être simplement un check) puis bet lorsqu'il tombe (voire check-raise si on est à la turn), soit on bet le tirage (voire bet-call si on est raise et qu'on a les cotes) puis bet s'il tombe (voire check-raise si on est à la turn).
  1. Dans le premier cas, c'est-à-dire le check-call/bet, on représente un tirage (puisque check-call) et donc les cotes implicites diminuent vu le théorème de Sklansky "les cotes implicites augmente à mesure que le tirage est dissimulé" (intuitif). Aussi, le bet quand le tirage tombe laisse bien jouer l'adversaire car on ne le laisse pas miser ou raiser avec le moins bon jeu, juste caller, donc les cotes implicites diminuent car, 98% des fois, elles sont au plus égales à la taille de notre bet. De plus, le check-call ne contrôle pas la taille du pot car il laisse l'adversaire décider de la taille du bet. Enfin, le check-raise for induce quand on touche laisse l'adversaire checker derrière donc bien jouer, donc les cotes implicites diminuent.
  2. Dans le second cas, c'est-à-dire le bet-call/bet, si on est raise trop fort quand on bet, on ne va pas caller car pas les cotes et donc on s'évite de toucher donc moins de cotes implicites car moins de situations de toucher son tirage. Et pour la même raison que dans 1, le bet quand on touche diminue les cotes implicites. Aussi, si notre tirage n'est pas max, on se met dans une situation où on commet une erreur en callant un raise quand on a touché notre tirage non max (en position le call évite cette erreur).
Evidemment, en position, la cote implicite augmente car on évite ces patterns hors-position mais aussi car : on peut raise pour la turn gratuite et pour dissimuler son tirage, créer l'erreur car quand on touche, si on value bet après son check, il peut faire l'erreur de caller en nous mettant sur des outs fantômes; et si on raise après son bet, il peut caller un moins bon jeu si on lui laisse de bonnes cotes du pot.

Donc le limpe 78 suited UTG n'est pas de mise les amis :)

Mon passage au live (par Attract)

Je reviens tout juste de mes vacances à Nice et Aix-en-Provence où j'ai entres autres (plages, sorties...) paufiné mon jeu en live : j'ai joué (en la compagnie de Mika alias Bidjit) entre 15 et 20 heures (environ 2h par session) aux casinos d'Aix et de Nice pour des gains nets de 1640 euros qui m'ont permis de profiter à fond de mes vacances. Je me sens maintenant très à l'aise aux tables de cash en live et j'ai constaté que le niveau en live est plus faible que celui d'internet. Et à cela s'ajoutent d'autres paramètres qui enrichissent le jeu live et complètent la froide stratégie mathématique du net. J'ai accumulé beaucoup d'heures de live en jouant dans différents casinos de Vegas et de France : le Flamingo (Vegas), le Planet Holywood (Vegas), le Barrière de Deauville, le Barrière de Nice, le Partouche d'Aix, le Barrière d'Enghein.

Dorénavant je passerai plus de temps en live que sur le net, car mon objectif est de jouer aux plus hautes limites live...
Avec mes 200 000 mains de cash jouées sur le net, le multitabling cash game online a été pour moi un centre de formation de qualité.

Rasons les cercles et casinos de France ! :)

lundi 25 août 2008

Le Continuation Bet en tournoi (par JeV-23)

J’ai trouvé un ancien article du forum 2+2 sur le Continuation Bet (CB) plutôt intéressant qui récapitule pas mal toutes les idées.

Le CB est une mise effectuée à un tour (pas seulement au flop) par un joueur après qu'il ait été le dernier relanceur au tour d’avant.

C’est devenu aujourd’hui un des coups les plus utilisés et souvent à l’excès.
Les quelques graphiques ci-dessous nous aiderons peut-être à affiner ce coup pour ne pas en abuser


Pour ne pas trop reprendre ce qu’a dit l’auteur de cet article, je donne mon idée et vous laisse vous construire la votre.


Ce graphique représente le pourcentage de succès du continuation bet (de toute valeur) selon le nombre d’opposants sur deux types de tournois (entrée à 10$ et entrée à 100$)

La largeur de la barre représente la marge d’erreur due à un échantillon de mains peu important (plus la barre est large moins l’échantillon de mains est grand).

A part le fait que les joueurs de tournois à important buy-in sont plus habitués aux continuation bet donc vont essayer de contrer plus souvent, je ne vois pas d’autres raisons à cette différence.

On peut voir que dès 2 opposants, on approche des 20% de réussite seulement pour les tournois à 100$... faites votre conclusion vous-même…

Texture du flop

Ici encore la hauteur de la barre correspond à la taille de l’échantillon de mains analysées (les flops de trois cartes identiques sont très rares).

On peut voir tout de suite se distinguer deux groupes de trois types de flops :

Les trois premiers contiennent trois cartes non pairées, dans l’ordre, trois couleurs, deux cartes appareillées et trois cartes appareillées. Pour ce groupe la moyenne de succès du CB est de 44%

Les trois derniers contiennent une paire au moins (trois cartes identiques pour le dernier). Pour ce groupe la moyenne est de 52% (le faible échantillon des trips ne compte que peu)

Pourquoi une telle différence ? La raison majeure est qu’on rencontre moins souvent son flop quand il n’y a que deux cartes différentes

Attention quand même : les joueurs réalisent de plus en plus qu’un flop pairé est une bonne occasion de voler le pot donc on va rencontrer un peu plus de résistance.


0-Gap : les flops avec trois cartes qui se suivent (654 ou JT9)
1-Gap: les flops avec une carte “manquante” (532 ou QJ9)
2-Gap: les flops avec deux cartes “manquantes” (AKT, 975, ou 632)
Mixed : les flops avec deux cartes qui se touchent et une carte disjointe (QJ3 ou K76)
Unconnected: tous les autres flops

Il y a une différence significative entre les « 2gaps flops » et les « mixed flops » alors que les « 2gaps flops » ne donnent en général qu’un tirage « gutshot » en plus que les « mixed flops ».

Carte la plus haute du flop


On voit bien ici, grâce à la valeur de chaque échantillon (liée à la l’épaisseur de la barre bleue), qu’on rencontre plus de flops possédant un A ou un K

Une des bases du succès du CB est la présence au flop de ces 2 dernières cartes…


La taille de la mise du CB

C’est ce que je trouve de très intéressant dans cet article.

Ici, il n’y a pas de différence significative entres les mises allant de 0,4 fois le pot à plus du pot…

Ce qui permet d’économiser des jetons en grande importance.

Il faut bien sur essayer d’adapter la mise aux mises qui ont déjà été effectuées à la table (mise « standard », aux adversaires, au moment du tournoi, etc…

Chacun fera sa propre analyse et conclusion mais « NOWADAYS » le CB est tellement familier qu’il est devenu un coup subtil et technique pour justement camoufler qu’on l’utilise…

dimanche 24 août 2008

Info (par JeV-23)

Après discussion avec Pete, je trouve qu'il est plus éthique de ne pas marquer les profits que l'on fait grâce au poker...
D'une part car ils restent pour l'instant (espérons) peu important et d'autre part parce qu'il n'y a pas que nous qui venons voir ce blog et ce sont quand même des infos assez personnelles!

je garde bien sur un fichier excel de tout ça et pour ceux qui veulent avoir une idée de la bankroll du moment, regardez les limites sur lesquelles on joue (euh... on bosse ou on joue? attendons encore un peu avant d'être sur de ça... ;) sachant qu'en gestion de bankroll, on respecte les bases les plus sérieuses...

No tilt

jeudi 14 août 2008

Ma progression freinée puis stoppée : fermeture inattendue de mon compte Bwin (par Attract)

Raison avancée par Bwin : je dispose de plusieurs comptes, ce qui est interdit. Je ne dispose que d'un compte bwin et d'un compte betoto (dirigé par bwin) sue lequel je n'ai jamais déposé un euro et que je n'ai jamais utilisé. Je suis dans l'attente de la réouverture de mon compte.

En fin de compte, deux gros freins dans la progression de mon bankroll :
  1. les cash outs disproportionnés : j'ai retiré 4500$ depuis la semaine qui a précédé mon voyage à Vegas, d'une part pour le financer et pour disposer d'argent à ma banque (5700$ -> 2000$ puis 2000$ -> 1200$); de plus n'ayant pas joué sur le net à vegas, un bonus de 500$ a sauté
  2. Fermeture de mon compte Bwin le 13 août : après avoir remonté mon bankroll à 2300$ (1200$ -> 2300$), je suis bloqué aujourd'hui. Ayant achevé plus de la moitié d'un bonus en cours de 1000$, je suis particulièrement déçu. Mon bankroll aurait été de 2300$+1000$ (bonus)+ 1500$ (environ de gains du 15 au 31 août) = 4800$ au 31 août.
Si on retire ces freins qui ont peut être été nécessaire mais pas tactique, je serais à un bankroll de 5700$+500$ (bonus sauté)+1500$ (gains des 3 sem de jeu remplaçant mes 3 sem de Vegas)+ 1300$ (gains actuels depuis Vegas)+1000$ (bonus actuel)+1500$ (environ de gains du 15 au 31 août) = 11500$ au 31 août.

Si je disposais d'argent de coté me permettant de vivre et si je n'étais pas allé "faire le con" à Vegas, et si Bwin ne m'avait pas réservé ce beau cadeau, je serais au 31 août autour des 11500$ de bankroll en train de rôder sur les tables de NL400.

Pas de regrets Attract, les erreurs tactiques et bad beats font parti de la vie d'un joueur de poker !

mercredi 13 août 2008

Mois d'Août (par JeV-23)

Après avoir subi un "down" assez important, j'avais décidé de faire une petite pause de quelques jours qui, avec la semaine de vacances que je me suis offert (merci petits poissons...!), ont fait 10 jours sans poker.
Une bonne pause... surtout qu'en tournois rien n'allait plus. Rien de plus frustrant que ne rien toucher et de sauter à une quinzaine de place de la bulle... les connaisseurs apprécieront!

Je m'y remets donc avec comme objectif de monter mon bankroll an cashgame NL 100 presque exclusivement en faisant 1 ou 2 tournois par semaine (ne pas stopper une drogue d'un coup!).

Une fois à 8000$ (pas avant fevrier 2024 probablement...), je me remettrai à faire des tournois plus régulièrement.

dimanche 10 août 2008

Objectif d'Attract : atteindre les 20 000$ de bankroll, pour tenter des shots en NL1000 pour le 31 décembre 2008 (par Attract)

En jouant 1700 mains/jour, et à 4 BB/100 soit 8bb/100 soit 8$/100, on génère 4K/mois, soit 16K en 4 mois en NL100. Donc l'objectif est réalisable même si on reste 4 mois en NL100.

Objectif :
  • durant les 4 prochains mois, monter ma bankroll à hauteur des 20 000$ minimum
Je devrais pour cela être très rigoureux dans mes cash outs éventuels. L'idée est d'être à l'aise en NL400 (40 caves) et de pouvoir tenter des shots en NL1000 (pour l'adrénaline entre autre...).

Si on reste en NL100 : en prenant en compte l'arrivée future de bad runs de 30 à 50K mains, j'évalue à minimum 14K mes gains nets au 01/12/07. Donc un bankroll autour de 12K min. En négligeant l'arrivée de tels bad runs, j'évalue mes gains nets à environ 18K au 01/12/07, donc un bankroll de 16K environ.

vendredi 8 août 2008

VARIANCE 3 : Mesurer la chance sur des périodes (par Attract)

Cette nuit, j'ai fais une découverte. J'ai trouvé une méthode pour mesurer "la chance" sur des périodes de milliers mains. Mesurer la chance sur une main donnée est facile, il suffit de voir si la main gagne au showdown comparativement à ses chances de gains. Mais mesurer la chance sur 20K mains, c'est identifier la tendance du "run" (bon, normal ou mauvais) de 20K mains de manière mathématique. Un run est mauvais s'il contient bien plus de mauvaises situations qu'un run normal. Donc un run est mauvais relativement à un run qu'on a fixé comme étant normal; dès qu'est identifié un run normal, un mauvais run peut être détécté. Les mauvaises situations sont du type de celles-ci : rencontres (overpaire contre brelan au flop), bad beats, mauvaise carte qui tombe avant que le coup arrive au showdown, etc. La stratégie optimale lorsque ces mauvaises situations arrivent se divise en deux :
  1. lorsque la main arrive au showdown, c'est un bad beat, donc il faut encaisser froidement et rester inébranlable
  2. lorsque la mauvaise situation arrive pendant le déroulement du coup et que l'on sent qu'on est battu, il faut folder froidement et rester inébranlable
Comme la plupart des décisions au no limit se prennent au flop et à la turn, on est le plus souvent dans le cas 2 où il faut folder face à la mauvaise situation. Ces folds permettent de perdre le minimum d'argent lorsque l'on est battu.
Le raisonnement commence. Un peu de mathématiques.
  • L'argent que l'on gagne (AG) est la somme des pots que l'on gagne ou perds au showdown (SPots pour Showdown Pots) (si on perds un pot de 20$ au showdown, ce sera un pot de -20$) moins la somme des pots que l'on abandonne en foldant avant le showdown (FPots pour Folded Pots).
AG = ∑ Spots - ∑ FPots
  • Un run est mauvais lorsque la somme des pots que l'on abandonne en foldant avant le showdown est supérieure à la normale, soit ∑ FPots est trop élevé. Donc, étant donné que les runs sont parfois bons, parfois normaux et parfois mauvais, la courbe représentant ∑ FPots est irrégulière dans sa descente vers le bas (les valeurs de la courbe ∑ FPots sont négatives car la courbe représente les pertes des pots qui constituent la somme ∑ FPots, on peut voir les pots de ∑ FPots comme des pots négatifs : -20$, etc.).
  • Etant un bon joueur, lorsqu'on va au showdown, on a la plupart du temps (60% min) le meilleur jeu, donc la somme des pots que l'on gagne ou perd au showdown, soit ∑ Spots, est presque toujours la même sur des périodes égales en nombre de mains. Donc la courbe représentant ∑ Spots doit être en augmentation régulière suivant le nombre de mains.
  • DONC : un run est mauvais sur une période de x mains lorsque l'écart entre ∑ Spots et AG augmente (il augmente toujours, en période normale, de façon linéaire) plus que linéairement avec le nombre de mains; de manière équivalente, lorsque la dérivée négative de ∑ FPots (c'est-à-dire sa pente) diminue avec le nombre de mains. En terme de dérivée, on obtient donc les définitions suivantes, respectivement pour les bons runs, les runs normaux et les bad runs :
  1. la dérivée de ∑ FPots augmente à mesure que le nombre de mains du run augmente
  2. la dérivée de ∑ FPots stagne à mesure que le nombre de mains du run augmente
  3. la dérivée de ∑ FPots diminue à mesure que le nombre de mains du run augmente
Identifions maintenant les périodes de mauvais run qu'on a parcouru pendant nos 159K mains :
  1. la courbe bleue représente ∑ Spots
  2. la courbe verte représente AG
  3. la courbe rouge représente ∑ Fpots
  4. les lignes droites noires représentent les approximations des progressions en run normal
On observe que depuis 20K mains, je suis rentré dans un run normal et qu'entre 55K et 75K mains je connaissais un bon run.

La traduction d'un mauvais run en terme de gains est évidement une longue stagnation (voire une perte, ce qu'on a évité) :

Dorénavant on pourra, grâce aux courbes ∑ Spots, ∑ Fpots et AG, mesurer notre chance.