vendredi 30 mai 2008

Le piégeur piégé !

Session correcte : +190 $ en 1982 mains (5h40 de jeu). Session qui s'ouvre sur un le bad beat mythique des AA (à bibi) contre les KK qui partent tapis preflop... et un petit K au flop.

J'ai noté une grosse erreur dans cette session :
Toujours la même histoire, cette putain de "côte implicite du tilt" (semi-semi-tilt ici, ou plutôt legère frustration que la session demarre la dessus...) ! Evidemment, peu apres ce bad beat, jai de nouveau AA. Je me dis que le trap serait de mise pour une fois ! Je m'apprète juste à call une quelconque relance plutôt qu'à relancer classiquement. Problème : je suis tombé sur une relance de 5 preflop ! Donc, si je me tiens à mon plan de trapping, en callant je joue quand même un gros pot vu la taille de la relance et donc je me commiterai facilement... Si j'ai l'idée de me committe, je dois le faire le plus rapidement possible avec AA, preflop idéalement ! En callant, c'est impossible... Alors committons-nous au flop ! Problème encore : je donne les cotes au pocket paires qui visent brelan (je donne du 10 : 1 pour me destaquer... or ils ont du 8 : 1 pour le brelan floppé...). En gros, la tactique du trap en callant une grosse relance preflop : NUL !

Dernier problème : ce raisonnement, je ne l'ai pas fais dans ce coup et donc me tenant à mon mauvais plan, voilà ce qu'il m'est arrivé :

J'ai les AA au bouton. 4 limpers. Le cuttoff deep stack raise 5$ ! Je CALL me tenant à mon plan bidon de trap... Un des limpers deep stack call. Amusant. Flop K89 raimbow. Les deux malins checkent. j'envoi 10 dans 15. NUL. Pourquoi ? Parceque je laisse mes adversaires bien jouer ! S'ils ont floppé un monstre (ils ont du 10 : 1 preflop de flopper un monstre puisqu'ils savent que dans un pot à 15, au moins l'un est lourd preflop donc destackage si monstre il y a) ils me relancent (ou callent espérant me trap...); sinon ils foldent ! En plus cette mise me committe presque (limite quoi) car j'ai investi près d'1/3 de mon stack... Flattcall du limper-caller !!! Oula, ça sent pas bon. Son range : MAX ou presque, c'est-à-dire KK, 99, 88 (KK peu probable vu son limpe-call...). Le cuttoff raise à 35$, tapis pratiquement... Son range : AA, AK voire KK, 99, 88. Je dois dégager de là... JE RAISE ALLIN ! Call, call pour 99 (le limper-caller) et.... QT (cuttoff) pour une gutshot !!!! Turn J (ahah). River 6.
Bien joué Attract !

mercredi 28 mai 2008

"Je le sais mais ne le fais pas" ou 8 heures de mauvais jeu

Je viens de finir une session de 2410 mains pour + 60$ :(:(:(:(.
Quatres coups impardonnables.
Pourquoi ? Peut-être la fatigue (baisse de self-control) ou l'excès de confiance. Je dois y remédier.
Quatres coups (qui me coutent 150$ de pertes que j'aurai dû garder) dans lesquels je n'applique pas les principes que je me suis fixés, principes dont dépend la survie dans le poker :
  • PRINCIPE 1 :
    • FOLDER LES SPOTS DOUTEUX :
      • DANS LESQUELS L'ADVERSAIRE NOUS BATS SAUF S'IL BLUFF
  • PRINCIPE 2 :
    • POUR OVERPAIRE/TOP PAIRE, IStack-to-Pot-Ratio <= 4 (Voir Planification 1 dans STRATEGIE)
En appliquant ces principes, ma session aurait été de +210$.

Violation des deux principes à la fois :

UTG, j'ai JJ. je fais 2. Un joueur deep stack que j'ai noté "bluffeur non cohérent" call. Flop : 8T8, deux coeurs. Je mise 3. Il raise 7. Il a soit JJ+, soit 78, 89, soit les coeurs et il veut sa carte gratuite. Je ne peux pas relancer. Si je call et qu'il mise de manière conséquente la turn si je check, il a pas les coeurs et donc je dois folder car je ne bas aucune mains de son range. Donc je dois folder ou call et checkfolder la turn. Si je call sa mise à la turn j'aurai violé le second principe. Je call. Turn 3. Je check et il fait 10 dans 18. JE RAISE TAPIS LE METTANT SUR UN BLUFF ! Violation des deux principes. Très mauvais. Il call et montre 78 suit...
Je perds 40 de trop.

Violation du principe 1 :

Ce coup vient peu après un coup où je perd une cave sur un set floppé contre un set supérieur floppé (j'ai 55 où je call une relance à 2 preflop, vient K5T, cascade... il montre KK... mon 55 est "presque" infoldable, ce coup m'a un peu énervé car je sentais vraiment TT ou KK...).
Dans ces moments d'enervement, je tiens encore moins compte de mes principes... Je manque encore de self-control.
Je suis de BB avec T4. Deux callers. Flop T94, deux piques. Je check, le second check, le troisième mise 1.75. Je raise à 4.5 pour punir les piques. Le second flatt call, call. Leur range : les piques, QJ, J8, 78. Turn 6 pas de pique. 78 fait quinte. Je check, le second fait 15 dans 15. Sauf s'il bluff, il a 78 et il se surprotège des piques et de la quinte sup. L'autre call. Je dois folder sinon le premier principe tombe à l'eau... JE RAISE TAPIS METTANT LE PREMIER SUR UN SEMI-BLUFF (EN PLUS SANS ME MEFIER DU FLATCALL DU TROISIEME...) ! Violation du premier principe. Très mauvais. Il call et montre 78 off et le troisième montre 6T pour une double paire qui me battait quand même...
Je perds 45 de trop.

Violation du principe 2 :

Je suis au bouton avec TT. Un deep stack UTG fait 2$. Ca fold jusqu'à moi et je call. Flop 579 rainbow. Il mise 3, je call. Turn 8. Il check, je fais 10 dans 10. Ici je représente le 6 mais je n'en ai pas besoin... Mauvais car si je veux miser ici je dois miser 5 au max pour contôler la taille du pot par respect du principe 2. Il flattcall. Pot=30. River 3. Il check. Comme j'ai de la showdown equity, je dois checker, OR JE MISE 10 ! Le second principe est violé. Je ne suis payé que par un 6 théoriquement... Il call et montre AA.
Je perds 15$ de trop.

Violation du principe 2 :

Middle position j'ai QQ. UTG shortstack à 16 limpe. UTG+1 stack à 38 fais 2.5$. Je call. Le bouton un shorstack à 15 call. BB deep stack call, UTG call. 5 joueurs. Pot=10. Flop 6TJ rainbow. BB Check, UTG fais 4, UTG+1 raisemin 8 ! Pot=22. Je ne peux pas raise sans violer le principe 2 car "the hammer of futures bets" (Sklansky-Miller concept... equivalent au "Leverage concept" de Harrigton) me fera investir bien plus que ce qui est exigé. Si je call je laisse tous les tirages rentrer tranquille et la taille du pot emportera mon stack si des petites cartes arrivent qui ne font pas rentrer les tirages quinte... JE DOIS DONC FOLDER. OR JE CALL ! Le bouton raise allin pour 12. BB fold. UTG raise tapis pour 14 et le raiseminer raise tapis pour 36. JE DOIS FOLDER CAR SI JE CALL JE VIOLE LE PRINCIPE 2. OR JE CALL. Turn 9 river 5. Bouton AJ, UTG QK, raiseminer TT...
Je perds 45 de trop.

Dorénavant j'appliquerai le principe 3 suivant à chaque call ou raise que j'envisage :
  • PRINCIPE 3 :
    • Ce call ou raise respecte-t-il les PRINCIPES 1 et 2 ?

mardi 27 mai 2008

Histoires de serrures

Une nouvelle règle s'impose : en semaine, les sessions s'arrètent à 1 heure du matin maximum. Car les tables sont de nuit ultra serrées, entre 12% et 30% maximum de joueurs au flop. Mes horaires de jeu seront à partir d'aujourd'hui : 16h-20h, 21h-1h. Ce qui fait 7 heures de jeu/jour en semaine pour environ 2500 mains par jour. L'objectif des 3000 mains/jour descend à 2500 mains/jour, ce qui est plus raisonnable.

Aujourd'hui, j'ai fais une session legèrement gagnante, dû au fait que j'ai anormalement desséré mon jeu. A partir de demain je resserre le jeu. Car mon jeu se fonde beaucoup plus qu'avant sur mes reads, et parfois je me laisse aller à vérifier mes reads en oubliant la rentabilité du coup (comme un coup où je me committe au flop avec la double paire seconde mettant mon adversaire sur la double paire supérieure... ce qui était confirmé).

Une autre modification de mon jeu : Je ne vais plus me committe automatiquement avec KK contre un deep stack. Aujourd'hui, je suis tombé 2 fois sur les AA lorsque j'avais les KK, une fois contre un middle stack, l'autre fois contre un deep stack.

La probabilité que l'un des 9 joueurs détienne AA lorsque j'ai KK est de 22 : 1.
J'ai 5.9 % d'avoir une des 13 paires (22... AA) preflop. Donc 0.46% d'avoir KK preflop.
Sur une session à 2500 mains (de 7 heures), j'aurai 11.5 fois les KK preflop. Or toutes les 23 fois, je tomberai sur les AA en full ring. Donc exactement toutes les deux sessions en moyenne, je tomberai sur les AA quand j'ai les KK.
Il faut donc que j'apprenne à coucher KK preflop quand je "sens" qu'un deep stack à les AA car en NL 50 sont très très rares ceux qui committent 50$ preflop avec QQ. Toutes les 14 heures de jeu environ, je serais dans cette situation de devoir folder KK preflop.
Aujourd'hui, j'ai joué 2377 mains, et j'ai obtenu 16 fois KK (et 10 fois AA) donc plus que la moyenne. Deux fois j'ai été relancé à tapis preflop quand j'avais KK, donc aussi plus que la moyenne, mais les ecarts à la moyenne sont classique sur le court terme. Donc il faut que j'apprenne à folder deux fois KK dans la même session si je suis relancé à tapis preflop par des deep stacks.

Ex :
  • j'ai KK en middle position. Je fais 2$. Un deep stack (non noté) me raise 5$, je fais 13$ (annonçant KK+). Si on me rereraise 25$ ou tapis je dois folder.
  • j'ai KK en fin de position, un deep stack fais 2$, je raise 7$ ou 8$ (annonçant AK, QQ+), il reraise 15$ ou 25$ ou tapis (il annonce KK+), je dois folder.
Un léger problème :
Puisqu'une fois sur 23 "il" a AA quand j'ai KK, une fois sur 46, il a KK quand j'ai KK !
Donc une fois toutes les 4 sessions à peu près, il me reraise tapis avec KK quand j'ai KK.
Ces situations sont à EV nulle si je call. Donc si je fold mon raise, je ne perd que mon raise de 15$ au plus toutes les 4 sessions. Raisonnable. Le problème est réglé.

vendredi 23 mai 2008

Session à - 4 caves, erreurs ou variance ?

Mauvaise session en NL50, ma limite actuelle : 799 mains pour -225 $. Mon BR est alors de 4242 $. Après analyse, je me rends compte que je perd 84 de pure variance, 62 de variance+erreur mélée, et 64 d'erreurs pures...

J'ai perdu 85 de pure variance :

-49 : middle position je limpe 33, un deep stack derrière fait 2.5, la BB un deep aussi call, je call. Flop 4J3, deux coeurs. BB check, je fais 4 sur 8, le BB me raisemin à 9. J'peux pas folder un set au flop sur un flop sec dc l'idée est de se committe mnt. Il a soit brelan sup (44, JJ), soit AA, KK, QQ bien que son raisemin n'est pas classique pour une overpaire (sauf AA...), soit (peu probable vu le call preflop) double paire 43, soit il semi-bluff... je le raise-min, il fait tapis, je call il montre JJ... Classique. Pas d'erreur.

-36 : J'ai AA de BB. UTG deep limpe, UTG+1 (30 de stack) fais 2.5. Call du bouton (36 de stack).
Je fais 6.
Une erreur ici : car je leur donne du 10 : 1... car ils doivent coller 3.5 pour doubler sur moi possiblement puisque vu leurs stacks, je me committerai presque tt le temps en faisant 6... J'aurai du faire 9 ou 10. Call, call. Le pot fait 18. Vient 7K9, deux carreaux. Je fais 10 ds 18. Raise tapis de UTG puis tapis de UTG+1 ! Call automatique. UTG montre QJ pour une gutchot ! et UTG+1 montre KT... Turn 4, river T ! Bad beat classique.

Un coup qui mèle de la variance et de l'erreur qui me coûte 62 :

-62 : Au bouton j'ai les AA. UTG+1, un deep stack, fait 2. Cuttoff un deep st call, je raise 7.
Ici une erreur : 7 est un hand defining raise, dc j'annonce AA, KK. Dc j'annonce que je vais me commite si je mise au flop. Il doit call 5 pr prendre mes 50 s'il touche son brelan. Je lui donne du 10 :1. Or il a du 8 :1 pr toucher. Pas bon... (concept 28 du Sklansky) Evidemment, il call, cuttoff fold. Flop K8Q. Il fait 8 sur 15. Il a probablement KK ou QQ. Je bas que AK, qui est moins probable car j'ai AA. Soit je fold, soit j'me commite puisque si je call, il m'emmène, et si je raise j'suis commite vu le pot. Je décide de commite. J'aurai pu fold mnt car j'ai fais l'erreur de lui donner les cotes preflop. Je le three-bet 23, il call. Turn Q. J'envoi. Autocall pour KK. Une légère erreur preflop qui me coute une decision difficile au flop.

Puis 64 d'erreur pure :

-50 : Cutoff-1, j'ai KK. UTG limpe, un derrière raise min à 1, je raise à 3. Les deux callent. Flop T98, deux piques. Check check. Sachant que j'ai investi 3 preflop, je veux jouer un "petit" pot sans me committe pour ne pas donner les cotes preflop au petites paires qui cherchent brelan. Je fais 8 sur 9 pour punir les nbx tirages. Callé par le second qui avait raisemin. Il a soit les piques, soit un J. Le raise min preflop ne me dis pas grand chose sur sa main. AJ est peu propable vu qu'il m'a callé preflop. QJ est possible mais peu compatible avec la raisemin preflop, et s'il avait floppé les nuts, il m'aurait surement relancé au flop pour punir les piques. Une double paire ou un brelan est peu probable car il aurait relancé pour punir tous les tirages. JJ m'aurait relancé au flop. Je le met sur les piques. Turn Q. Il envoit tapis pour 39 sur un pot de 25. QJ en slowplay risqué est possible ici, mais je décide de payer faisant confiance à mon read, appuyé par l'idée qu'il aurait misé moins ou checkraise s'il a le J. Caller est ici une erreur car mon plan était d'investir au plus 24 dans ce pot. Il montre AJ. Une erreur ici qui me coûte 39.

-44 : UTG+3, j'ai KK. UTG deep stack fait 1.35, callé par UTG+2 shortstack. Je fais un hand defining raise à 7, indiquant KK, AA.
Un petite erreur ici, car je lui donne du 8 : 1 (s'il a 22 par ex. il a les cotes pr chercher son brelan vu qu'il sait que je me committerais la plupart du temps... en faisant un hand defining raise, on donne les reverse implied odds...). Un raise à 10 aurait été plus adapté voire un petit à 3 pour jouer un "petit" pot. Call de UTG. AA peu probable (car il sait que j'ai AA, KK, donc il aurait surrelancé). QQ, JJ, TT, AK possible. Flop TQ5, deux coeurs. Il check. Je fais 12 ds 15. Il call. TT ou QQ sont éliminés car il aurait relancé pour punir les coeurs et sachant que je suis lourd. La double paire est improbable. AK est possible. Turn J pas de coeur. Il check, je check pour pot control. River 7, pas de coeur. Il check. AK est alors improbable. JJ aurait misé la turn... Dc je le bats presque tt le temps. Je ne peux extraire qu'à AQ, KQ et encore... Donc je devrais check car je ne suis payé que par AK, brelan ou double paire. Je mise 25 ! Grosse erreur ici qui me coûte 25 car il call avec QJ pour double paire... (Illisible tellement il a mal joué ce coup).



Mon winrate en NL50

Je pense que mon edge sur le site de poker (un site qui propose aussi des paris sportifs...) sur lequel je joue depuis deux mois est supérieur à l'edge moyen que j'aurai sur un site plus classique comme Pokerstars. Les joueurs sont dans l'ensemble plus mauvais. Depuis début avril, j'ai construit un bankroll de 4450 $ en partant de 250 euros. Hier, j'ai calculé mon winrate (=nb BB/100 mains) en NL 50, limite à laquelle je multitable aujourd'hui (6/7 tables). Il est bizarement assez élevé : 17.7 (évaluation sur 20621 mains). Cela doit être dû à la présence assez régulière de fishs aux tables. Mon winrate à mon ancienne limite NL25 était de 16.84 (sur 38557 mains). Donc pas de différence de niveau entre la NL25 et la NL50.

Les 5 tactiques de Tony Guerrera en full ring

La stratégie globale est de pratiquer un jeu “Hit-to-win” en 10-15% de sélection des mains prelop, en devenant un véritable métronome qui applique pour chaque coup l'algorithme suivant :


  1. Quel est le range R de/des adversaire(s) ?

  2. Quelle est la tactique qui donne la meilleure EV positive contre R ?

  3. (Preflop :Si cette tactique n'est pas de folder, quel est le SPR visé ?)

  4. Appliquer cette tactique


Les tactiques décrites ci-dessous sont développées Par Tony Guerrera dans son livre Killer Poker by the numbers.


Tactique 1 : si il y a 3 adversaires ou plus au le flop, ne miser qu'à partir de la top paire

Tactique 2 : avec plus de 2 joueurs dans un pot relancé preflop sur un flop pairé dans les figures, ne miser qu'une bonne double paire

Tactique 3 : on ne joue pas les suited connectors dans des pots relancés preflop

Tactique 4 : Hors position, moins l'adversaire est agressif, plus il faut jouer agressivement ses tirages car on paye moins cher et on gagne en fold-equity, donc l'EV augmente. Donc bet/bet à la moitié ou stop-and-go 2/3-1/3 au lieu de checkcall/checkcall

Tactique 5 : En position, si l'adversaire check, checker derrière s'il est agressif, bet s'il est passif pour la fold equity et la carte gratuite; s'il bet, call s'il est aggressif et raise à 2.5 fois s'il est passif pour la fold-equity et la carte gratuite

On donne maintenant la justification de ses tactiques par les nombres.

Les flops non pairés


Nombre d'adversaires

P(au moins un adversaire a la top paire)

1

.12

2

.24

3

.34

4

.44


Contre 3 joueurs au moins, souvent, la résistance (calls ou relances) battra la seconde paire (top pair, overpair, double paire, brelan), sinon vient des tirages ou des overcards. Donc sans la top pair, on ne sait pas où on est donc :


Tactique 1 : si il y a 3 adversaires ou plus au le flop, ne miser qu'à partir de la top paire


Les flops pairés


Nous : JJ

Adv : [JJ,22]|[AK,AJ]|[KQ]




P(battu) sur flop AA3

P(battu) sur flop 553


0.26

0.04


0.45

0.08


0.59

0.12


0.7

0.15


Hors position, pour le JJ sur AA3, contres les passifs, le bet-bet marche bien car ils checqueront la rivière sans l'As. Contre les agressifs, le stop-and-go marche bien car ils ne peuvent plus check-raise le flop et il raiseront le turn s'ils ont l'As.


Tactique 2 : avec plus de 2 joueurs dans un pot relancé preflop sur un flop pairé dans les figures, ne miser qu'une bonne double paire


Les suited connectors preflop



Sur 5 cartes

Non assortie, connecté

6.66 : 1

Assortie, non connectée

14.63 : 1

Assortie, connectée

4.44 : 1


Comme on joue pour 5 cartes, on ne veut pas d'action au flop, donc :


Tactique 3 : on ne joue pas les suited connectors dans des pots relancés preflop


Les tirages postflop – 14 outs hors position (heads-up)


8 outs

2.18 : 1

9 outs

1.86 :1


check-call/check-call 2/3 ½

1.55 $ : 1 $

Stop-and-go 2/3 1/3

1.67 $ : 1 $

bet/bet ½ 40%

1.75 $ : 1 $

Check-raise

?


Tactique 4 : Hors position, moins l'adversaire est agressif, plus il faut jouer agressivement ses tirages car on paye moins cher et on gagne en fold-equity, donc l'EV augmente. Donc bet/bet à la moitié ou stop-and-go 2/3-1/3 au lieu de checkcall/checkcall


Les tirages postflop – 14 outs en position

(heads-up)


(check-)check / call ½

3 $ : 1 $

(check-)bet 2/3 / (check-)check

2.5 $ : 1 $

Call/call 2/3 ½

1.55 $ : 1 $

Raise 2.5 fois / (check-)check

1.6 $ : 1 $


Tactique 5 : Hors position, moins l'adversaire est agressif, plus il faut jouer agressivement ses tirages car on paye moins cher et on gagne en fold-equity, donc l'EV augmente. Donc bet/bet à la moitié ou stop-and-go 2/3-1/3 au lieu de checkcall/checkcall

L'esprit du poker pro

Au poker, la technique ne représente que 20 % de l'edge. La dicipline de l'esprit fait 50% et la chance seulement 30%. (Donc pour chaque session, on est responsable à 70% du résultat de la session). Le poker pro a soummis son esprit à une ascèse et une discipline qui lui permet d'avoir l'avantage sur les autres joueurs.

La discipline de l'esprit, qui représente 50% de l'edge est composée de :

  1. 10% de logique mathématique

  2. 40% de psychologie (gestion des émotions, lecture de l'adversaire, emprise psychologique)
    (Antony Lellouche)


L'équilibre

Il existe un réseau dense de connexions entre nos addictions et notre façon de jouer. Nos performances au poker sont affectées par tout et n'importe quoi, de nos habitudes alimentaires et de notre santé physique à nos penchants philosophiques et à nos relations familiales (John Vorhaus). Donc le poker sérieux nécessite une saine alimentation, une pratique régulière de l'exercice physique, des pensées philosophiques adaptées et des relations sereines avec la famille et les proches.


La discipline et la confiance

L'expecation value (EV, valeur espérée) d'un coup est la somme d'argent que ce coup remporte (ou perd si cette valeur est négative) en fonction des probabilités de gain du coup au temps t où il est joué contre le range réel des adversaires du coup.

La loi des grands nombres prouve que la somme des EV des coups joués coincide sur le long terme

avec la somme d'argent réellement gagnée. (Les Sklansky bunks doivent coïncider à terme avec l'agent gagné. (Manuel Bevand))

Donc, pour que le long terme soit maximalement positif, il faut que l'EV de chaque main soit maximale, donc « le long terme, c'est maintenant. C'est toujours maintenant. » Si toutes les mains jouées ont une EV positive, alors il est prouvé que le long terme le soit. La reciproque n'est pas vraie. Mais si une seule main est -EV, alors le long terme peut être negatif. C'est pour ça que la force psychologique d'un poker pro consiste à évaluer, pour tous les coups, s'ils sont +EV car le poker pro doit, à tout instant de son jeu, être conscient que son jeu le conduit naturellement au long terme positif. Donc, l'esprit du poker pro se transforme, quand il joue, en une machine biologique qui applique le calcul de l'EV de chaque main. Le caractère machinal, algorithmique, metronomique de l'esprit discipliné du poker pro est la conséquence (et est toujours soutenu et entretenu par) de la confiance qu'il a dans son jeu. Or la confiance vient naturellement avec la conscience du fait que chaque coup joué a été évalué +EV, car l'évaluation est l'accès le plus direct et sûr à la réelle EV du coup quand l'esprit est bien préparé. Donc aussi constemment augmenter sa connaissance technique par la lecture et l'entrainement. On retrouve une dualité universel/existenciel.

May your EV alwayse be positive ! (Tony Guerrera)


Le déni des émotions par la visée du but

Le but : faire de l'argent sans s'amuser, car les deux sont contradictoires. Etre sévère et se réprimander dès que l'esprit tend à se divertir. Dénier les émotions (frissons et déceptions) liées aux swing des hauts et bas. Se transformer en automate du poker pour qu'une nature de calme et sérénnité remplace le déni. (Chipreese est un métronome. (Cohen) Tall ne tilte jamais (Arnaud Mattern)) Cette nature acquise avec le temps par la volonté se rapproche du grand style nietszchéen.

On a souligné plus haut que nos performances au poker sont affectées en particulier par nos penchants philosophique. On va emprunter quelques pensées à Nietszche pour illustrer ou justifier quelques règles auxquelles l'esprit du poker pro doit se soummettre.


Ni complaisance ni peur

Elle ne connait ni complaisance (à l'origine de coups d'une courte beauté, comme value-better trop grand à la river...) ni peur (à l'origine de coups mesquins comme bloquer trop petit en tirage hors position ou ne pas suivre quand les cotes implicites indiquent de suivre par peur ne pas toucher...) mais vise le calcul optimal de l'EV car elle a le sens de ce qui dure. « Le grand style consiste dans le mépris de la mesquine et courte beauté, en vertu d'un sens pour ce qui est durable avec peu de moyens. » (Nietszche)

La devise du courage (John Vorhaus) : « Avec la peur, rien n'est possible. Sans la peur, tout est possible. »


Le calme et l'aversion pour le frisson

Cette nature calme et puissante a developpé une aversion pour le frisson et l'émotion excessive. « Le grand style est une maîtrise exercée sur l'abondance du vivant, où la mesure règne, fondée sur le calme de la grande âme laquelle est lente à s'émouvoir et garde une aversion pour l'excessivement vivant. » (Nietszche)


La sérénnité

Le calme et la naturalité de ces actions, c'est-à-dire sa sérennité, procède de l'absence totale de peur. « Il existe deux façons très-différentes de sérénité. Le penseur véritable rassérène et réconforte toujours quoiqu'il exprime, sa gravité ou sa plaisanterie, son entendement humain ou son indulgence divine; il le fait sans gestes moroses, sans mains tremblantes ni yeux mouillés, mais avec assurance et simplicité, avec force et courage, peut-être d'une façon chevaleresque et dure, en tout cas comme quelqu'un qui est victorieux. » (Nietszche)


L'intuition

Le calcul exacte de l'EV procède enfin de l'intuition juste, i.e. du goût, c'est-à-dire, l'application par un geste naturel de la technique. « C'est à nous autres penseurs qu'appartient le droit de fixer le bon goût en toutes choses. Le Goût, c'est à la fois, le poids, la balance et le peseur. » Zarathoustra La pensée est étymologiquement la « juste pesée ». (Nietszche)

La Planification 1

Les idées qu'on va développer ici sont dues à Matt Flynn, Sunny Mehta et Ed Miller. On appelera cela la théorie de la planification par SPR. Leurs idées sont développées dans Professional No-Limit Hold'em : vol. one. Avec l'expérience, ils ont remarqué des invariants ou plutôt des habitudes très marquées des joueurs de NLHE aux limites moyennes. Ces invariants portent sur l'argent que les joueurs risquent avec une main d'une force donnée. Ça s'exprime en multiple de la taille du pot preflop. Par exemple, un joueur moyen qui possède la top paire kiker moyen au flop, typiquement, il callera une mise de la taille du pot au flop, un(e mise de la taille d'un) demi pot à la turn et un tiers du pot à la river, mais pas plus ! S'il engage plus, par exemple, en raisant la turn ou autre, la plupart du temps il aura mieux que la top paire kiker moyen. Le problème, c'est qu'on ne sait pas s'il va engager plus que ce qu'on a planifié de miser, et donc dans le cas où il montre qu'il veut engager plus, on se sent battu (et à forte raison), donc soit on fold, faisant confiance à notre read, en risquant de se faire bluffer, soit on call la pire main en se pensant commité. Donc on peut être soumis à deux grosses erreurs.

Donc pour éviter de faire l'erreur du fold de la meilleur main, il suffit de ne pas avoir plus à miser que ce qu'on prévoit de miser, car on ne laisse pas à l'adversaire la possibilité de mettre plus (ou dans le cas où on couvre l'adversaire, de l'empecher de nous demander de mettre plus). Pour ça, il suffit, en fonction de la main qu'on veut toucher au flop, de regler la taille du raise preflop pour que le stack minimum des stacks mis en jeu soit au plus égal à 4,5 fois le pot preflop, car dans ce cas le pattern « bet 1 pot, bet1/2 pot, bet 1/3 pot » correspond à un all-in décomposé car la somme des mises fait en tout 4,5 fois la taille du pot preflop. En gros l'idée, c'est « quand on touche, on peut raisonablement se commettre, i.e. sans se faire battre ».

Reste un problème : quand les tapis sont tros gros, la taille du raise preflop qui donne le bon rapport est trop grande pour qu'ils calls avec ce qu'on veut (par ex., quand on raise AK preflop, on veut typiquement être suivi par AQ, AJ, AT, KQ, KJ, KT), on doit créer des petits pots, voir tout petit preflop, car si on touche, on veut pouvoir folder sans difficulté si l'adversaire met plus que ce qu'on veut. Et on foldera sans difficulté car on ne se sentira pas commitee vu que le pot est petit relativement aux stack restant (le seuil de la commission est 1/3 du stack).

On veut donc, quand on vise de toucher une TPTK au flop, que le minimum des stack engagés soit au max d'une taille de 4,5 fois le pot preflop. On appelle ça le target SPR (Stack-to-Pot-Ratio cible).

En réflechissant un peu, on constate que cette technique permet de perdre moins ou autant quand on touche et qu'on est battu, et de gagner autant ou plus quand on touche et qu'on n'est pas battu. Donc en somme de perdre moins et de gagner plus, i.e. d'optimiser ses gains et de diminuer ses pertes.

On a déjà dit que le joueur moyen était prêt, avec sa TPKmoyen, à coller 1 pot au flop, la moitié d'un pot au turn et le tiers du pot à la river, c'est à dire en tout 4,5 fois le pot preflop (1 + 1,5 + 2). Par expérience, Flynn, Mehta et Miller observent aussi que le joueur moyen avec sa TPTK est prêt à coller un pot au flop, deux tiers du pot au turn et la moitié du pot à la river, ce qui fait 6 fois le pot preflop. On en déduit que si on vise de flopper une overpaire solide, comme AA ou KK voire QQ qui floppent de telles overpaires, on doit réaliser un SPR de 6 pour se commettre raisonnablement. Ils observent aussi qu'un joueur moyen collera pot-pot-pot avec une double paire haute voire moyenne. Ce qui indique qu'il colle 12 pots preflop (1+2+9), donc le SPR visé si l'on vise de flopper le brelan est de 12, donc on peut se commettre raisonnablement si touche au flop avec les pocket paires quand le SPR est de 12. On vise donc de réaliser un SPR de 12 avec les pocket paires moyennes (TT-55).

On résume ces informations dans le tableau suivant en indiquant le risque que prend un joueur suivant son type (tight, average, loose) et la force de son jeu au flop (TPKmoyen, TPTK, double paire). Le risque est quantifier par le SPR et entre parenthèse sont indiqués les patterns de calls max qu'il peut faire.


Type

Big TPTK

Big Overpair

Set

Tight

2 (1, check , 1/3 ou 1, 1/3, check)

4 (1, 1/2, 1/3)

8 (1, 2/3, 2/3)


Average



4.5

(1, 1/2, 1/3)



6

(1, 2/3, 1/2)


12

(1, 1, 1)

Loose

7 (1, 2/3, 2/3)

10 (1, 1, 2/3)

20 (1, 1, 2)


Pour obtenir le bon SPR, la technique est facile, on considère le tapis effectif (= le min des stacks des joueurs qui sont visés pour entrer dans le coup, le sien y compris) en nombre de BB, on évalue le nombre de callers qu'on veut dans le coup et on raise le nombre de BB indiqué dans le tableau pour obtenir le SPR de la couleur indiqué. Par ex., on a AK avec un tapis de 80 BB, et on veut 2 callers, on doit donc raise à 7% du stack effectif, donc à 5,6 BB pour obtenir un SPR de 4,5 qui nous permettera de se commettre si on touche le flop. Si on a un tapis de 100 BB et qu'on vise 2 callers, le tableau indique de raise à 7 BB, ce qui est souvent trop pour être suivi avec AQ, AJ, AT, KQ, KJ, KT, donc on ne peut pas obtenir le SPR désiré si on doit raise en premier, donc on doit créer un petit pot, c'est à dire limper, et si il y a de l'action, on reraise à 7BB, voire 10 BB s'il est tout seul, pour obtenir le SPR de 4,5. Donc la technique du limpe-reraise avec les AK, AQ est adaptée aux stacks de 100 BB quand personne n'a parlé avant nous (avec AQ, se méfier d'AK si on doit limpe-reraise).


Stack


Il faut raise un nombre de BB de ↓


On vise →


1 call

2 call

3 call

1 call

2 call

3 call

1 call

2 call

3 call

Raise en % du stack →

10 %

7 %

3%

7 %

5 %

4%

4%

3%

2%


50 BB

5

3.5

1.5

3.5

2.5

2

2

1.5

1


80 BB



8


5.6


2.4


5.6


4


3.2


3.2


2.4


1.6


100 BB



10



7


3


7


5


4


4


3


2

150 BB

15

10.5

4.5

10.5

7.5

6

6

4.5

3

200 BB

20

14

6

14

10

8

8

6

4

300 BB

30

21

9

21

15

12

12

9

6


Quand le stack effectif est de 100 BB ou plus, ce qui est assez souvent le cas, le raise exigé avec les mains d'attaque comme AK, AQ, voire AA, KK, QQ est souvent trop grand pour atteindre le SPR visé de 4,5 ou 6, surtout si la table est en ambiance serrée. Si la table est loose, voire très loose, pas de soucis, la plupart colleront assez souvent avec des AQ, AJ, AT, voire KQ, KJ quand on raisera à 7 BB avec AK. Mais comme la plupart du temps c'est ambiance serrure, comme sur le net, on doit évaluer si le raise de 7 BB (ou 5 BB avec AA, KK) ammènera des AQ, AJ, AT..., ce qui n'est pas souvent le cas. Si on constate que l'ambiance s'est libérée en plus loose, alors raiser direct, sinon appliquer un limpe-reraise fonctionne. En visant les ptits stacks, le reraise sur eux est parfait, et souvent un raise classique de 3 BB sur 2 pit stack (50 BB), ou 5 BB sur un ptit stack est parfait pour AK, AQ (car il donne un SPR de 4,5).

Donc, en somme avec un stack de 100 BB, soit on limpe-reraise à 7BB ou 10BB sur des gros stack (suivant qu'ils sont 2 ou 1) ou on raise à 3BB ou 5BB sur des petits (suivant qu'ils sont 2 ou 1). Suelement, juste faire attention au fait que les adversaires considèreront le reraise comme un signe très fort, donc ils se commeteront seulement en battant JJ, donc avec paire de K ou paire d'A floppé minimum. Donc se méfier du AQ limpe-reraise qui touche sa dame si en face on se commet facilement.

On voit facilement que la technique du SPR est bien mieux adaptée au shorthanded, car les raises preflop sont moins liés à la force directe de la main.

D'abord se demander si on peut raise fort et être suivi par ce qu'on veut, et si la réponse est négative, limpe-reraise. Donc toujours avoir en tête le range visé des mains victimes du raise :

AK ← A : AQ, AJ, AT (- AA) K : KQ, KJ, KT (- AA, KK)

AQ ← A : AJ, AT (- AA, AK) Q : KQ, QJ, QT (- AA, KK, QQ)

AJ ← A : AT, KJ (- AA, AK, AQ) J : QJ, JT (- AA, KK, QQ, JJ)

KQ ← K : KJ, KT (- AA, KK, AK) Q : QJ, QT (-AA, KK, QQ, AQ)

Les suited connectors visent les couleurs et les suites qui se touchent sur 5 cartes et non au flop (sauf bingo !). Aussi elles aspirent tt le stack de l'adversaire s'il a le brelan par ex ou une suite sur une couleur qu'on a. Donc le SPR visé est souvent sup à 20 avec ces mains là. Le tableau suivant montre qu'on est pas à l'aise pour jouer ces mains avec un stack inf à 100 BB, et qu'avec un tel stack de 100 BB, le limpe est souvent ce qu'on peut faire de mieux sauf cotes exeptionnelles.



Raise

SPR ↓


On vise →





1 call


2 call


3 call


4 call

50 BB

1 BB

2 BB

21

10

16

8

12

6

10

5

80 BB

1 BB

2 BB

34

17

26

13

20

10

16

8


100 BB


1 BB

2 BB



24

22


32

16


24

12


20

10

150 BB

1 BB

2 BB

3 BB

66

33

23

50

25

16

38

19

12

30

15

10

200 BB

1 BB

2 BB

3 BB

88

44

30

66

33

22

50

25

16

40

20

13

300BB

1 BB

2 BB

3 BB

4 BB

132

66

46

35

100

50

33

25

75

37

25

19

60

30

20

15


Un ajustement essentiel à la théorie de la planification par SPR : plus il y a de joueurs dans le coup, plus le SPR devra être bas. C'est évident. Les SPR évalués sont toujours considéré en heads up au flop.